Guerre commerciale : L'UE taxe les produits américains

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Guerre commercialeL'UE réplique à Washington en taxant des produits américains

Bruxelles a dégainé des droits de douane sur une série de produits américains, en réponse aux taxes sur l'acier et l'aluminium entrées en vigueur mercredi.

Pour Usrula von der Leyen, les droits de douane sont «mauvais pour les affaires et pire encore pour les consommateurs».

Pour Usrula von der Leyen, les droits de douane sont «mauvais pour les affaires et pire encore pour les consommateurs».

AFP

La Commission européenne a annoncé, mercredi matin, qu’elle appliquerait des droits de douane «forts mais proportionnés» sur une série de produits américains à partir du 1er avril, en réponse aux taxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium. L’UE «regrette profondément» les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un communiqué.

«Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs», a-t-elle ajouté. «Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux États-Unis». La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE toucherait le même montant de marchandises américaines.

«Sans exception et sans exemption»

Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison-Blanche sont devenus effectifs mercredi, à 00h01 (5h01 en Suisse), marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les États-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.

La Chine promet aussi une réponse

La Chine s’est engagée à prendre «toutes les mesures nécessaires» pour protéger ses intérêts, en réponse aux droits de douane américains. «La Chine a toujours pensé que le protectionnisme n’offrait aucune sortie et qu’il n’y avait aucun gagnant lors de guerres commerciales», a déclaré Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Les actions des États-Unis violent gravement les règles» de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et «endommagent gravement le système d’échange multilatéral», a-t-elle ajouté. «La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes», a promis Mme Mao.

La Chine est le plus grand producteur mondial d’acier, sans pour autant en être le principal fournisseur des États-Unis. Plus tôt en mars, Donald Trump avait fait passer de 10% à 20% le niveau des droits de douane supplémentaires imposés à tous les produits chinois entrant aux Etats-Unis, ce à quoi Pékin a riposté en décidant de taxes du même type pour plusieurs produits agricoles américains.

Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés, alors que le but affiché de M. Trump est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie. Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais cette nouvelle taxe se veut «sans exception et sans exemption», a-t-il assuré lors de leur annonce, début février.

Bateaux, motos, bourbon

La réplique européenne s’effectuera en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020 en réponse aux droits de douane américains du premier mandat de Donald Trump seront automatiquement rétablies, leur suspension arrivant à expiration au 31 mars. «Pour la première fois, ces mesures de rééquilibrage seront mises en œuvre dans leur intégralité. Des droits de douane seront appliqués sur des produits allant des bateaux au bourbon en passant par les motos», a expliqué la Commission européenne.

Mais les nouveaux droits de douane américains entrés en vigueur, mercredi, vont beaucoup plus loin que ceux du premier mandat de Trump. Par conséquent, la Commission européenne a lancé, le 12 mars, une procédure pour imposer des contre-mesures supplémentaires à l’encontre des États-Unis, afin d’arriver au même impact que les mesures américaines.

La première étape de cette procédure est une phase de «consultation de deux semaines, avec les parties prenantes de l’UE», afin de garantir que «les bons produits» seront visés et «assurer une réponse efficace (...) réduisant au minimum les perturbations pour les entreprises et consommateurs européens». Ces mesures additionnelles devraient entrer en vigueur, mi-avril.

(afp/jw)

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