High PeakUn nouveau festival hip-hop «old school» taillé pour les darons
Timbaland, Busta Ryhmes, M.O.P: des énormes noms du vieux rap US rallumeront la flamme des nostalgiques dans le cadre luxueux d'Andermatt. Un pari audacieux.

Busta Rhymes (à g.) et son flow légendaire accompagneront les tubes d'Eve et de Timbaland (à dr.)
High Peak FestivalOn ne va pas se mentir, la saison des open airs en short-tongs est encore loin. Mais pour se mettre en jambes, il y a celle des festivals en station qui démarre cette semaine avec le Shapes et Rock the Pistes. Et, cette année, un nouveau bébé est attendu au tournant en avril: le High Peak festival à Andermatt. Pour sa première édition, cet OVNI a signé de très grosses têtes d'affiche du rap US des années 2000. Nostalgiques, tenez-vous bien: on y verra Busta Rhymes, Timbaland, Xzibit ou Eve. Et les papys se défendent encore bien puisqu'à eux quatre, ils pèsent plusieurs milliards (!) de streams.
Vestige d'une époque révolue: il n'y a pas beaucoup d'auto-tune dans la playlist ci-dessus.
SpotifyLe choix du spot, une station de ski huppée de Suisse centrale, n'est pas anodin. «On a plutôt l'habitude de voir de l'électro en altitude, se réjouit GEOS, animateur et producteur de NAYUNO, l'émission dédiée aux cultures urbaines sur Couleur3. Ce nouveau festival confirme que le hip-hop est un genre global, qui touche tous les âges partout.» Le côté old-school de la prog est d'ailleurs assumé par les organisateurs. «C'est malin, reprend le Genevois. Avec ça, ils se démarquent du public très jeune de l'Open air de Frauenfeld, et en même temps, ils touchent des gens au pouvoir d'achat plus conséquent.»
Solide financièrement?
Derrière ce pari un peu fou se cachent des pros de l'événementiel, passionnés de freeride et de musique. «Nous avons 25 ans d'expérience dans le booking d'artistes urbains, explique Thomas Preissler, coorganisateur du High Peak. On a donc pu créer cette programmation prestigieuse grâce à nos contacts directs. Aucun grand acteur mondial n'est impliqué.» Auront-ils les reins suffisamment solides pour tenir la distance financièrement? «La méfiance pourrait être de mise, reprend GEOS. On a déjà vu des festivals annulés à la der ou faire de gros flops. Mais si on regarde ses sponsors, celui-là a l'air sérieux.»
Pour l'heure, les ventes de billets suivraient les prévisions des organisateurs. Le site peut accueillir jusqu'à 8000 personnes par soir. «Les fans viendront de toute la Suisse, des pays voisins et même des États-Unis», reprend Thomas Preissler. Côté budget, le public ne vivra pas un week-end «low cost». Le billet pour un soir coûte 150 francs (250 pour les deux) et l'after n'est pas comprise. Les Romands qui se laisseraient tenter par l'aller et retour pourront compter sur des navettes Eurobus depuis et vers Lausanne (comptez 60 fr. en plus). Sinon, il faudra s'offrir un hôtel/Airbnb (aïe) ou finir à l'ancienne: en dormant dans la voiture.
Pas que pour les vieux
Si le gros des têtes d'affiche vise à faire venir les 35 ans et plus, le public plus jeune n'est pas totalement oublié de la prog. «Coast Contra, par exemple, est un phénomène TikTok qui pourra faire le pont entre les générations», évoque Thomas Preissler. D'autres chanteuses, comme la tessinoise Ele A et la Valaisanne KT Gorique, attirent aussi un public plus jeune et moins suisse-allemand. «Le rap actuel est représenté par ces artistes, qui elles, sont du moment», salue GEOS. À noter que des DJ romands seront également de la partie pour l'after dans les tentes.