Lausanne en finale: le volcan de Malley est entré en éruption

«Je suis tellement tendu que je n'arrive même pas à boire ma bière!» À l'image de Xavier, les supporters du Lausanne HC débarquent très tôt samedi à Malley pour vivre au maximum cet événement qu'est le septième acte de la demi-finale des play-off de National League qui oppose le vice-champion de Suisse en titre à Fribourg-Gottéron.

Les fans lausannois stressés comme Xavier sont toutefois minoritaires. La plupart du public qui s'amasse au fil des minutes sur le parvis «rouge et blanc» de monde de la Vaudoise aréna semble plutôt serein et excité. Si bien que de nombreux spectateurs courent prendre place dans le secteur debout dès l'ouverture des portes, à 18 heures. Un quart d'heure suffit alors à remplir la tribune ouest de la patinoire.

Celle-ci s'embrase une première fois lorsque les Lions font leur apparition sur la glace pour l'échauffement. Aucun doute: le public vaudois va jouer son rôle de septième homme à fond pour cette rencontre décisive. L'assourdissant «Aux armes» tout juste achevé après le coup d'envoi, l'enceinte peut déjà exploser une première fois grâce au duo Antti Suomela-Damien Riat.

À la première pause, le LHC est virtuellement en finale. La bière de Xavier passe-t-elle mieux? «Ça reste tendu, on est à l'abri de rien!» Le match reprend, et l'équipe de Geoff Ward prend irrémédiablement le large au tableau d'affichage. Il est passé 22 heures, le suspense s'envole définitivement grâce au Top Scorer finlandais ainsi qu'à Théo Rochette (5-1, score final).

Toute la patinoire est debout. Les écharpes s'agitent. Les chants de victoire et de qualification descendent des gradins. Ces derniers tremblent, comme aux plus belles heures du chaudron de Malley. La communion entre supporters et joueurs lausannois est sublime. Elle tranche avec les visages marqués des vaillants adversaires fribourgeois.

Les poignées de mains entre Lions et Dragons sont franches, teintées de respect. Les entraîneurs Geoff Ward et Lars Leuenberger échangent longuement. Les amabilités terminées, les finalistes partent pour un tour d'honneur, sous les bruyantes acclamations d'un public conquis. Les minutes défilent, les chants se poursuivent inlassablement. «La Suisse romande est rouge et blanc», entonne notamment la Section ouest, qui n'oublie pas de chambrer les fans rivaux.

Plus de trente minutes après la sirène finale, le kop affiche toujours complet, et ne cesse de s'époumoner. Au point qu'il faut tendre l'oreille pour entendre les héros lausannois lors des interviews, qui se tiennent pourtant dans le couloir devant les vestiaires.

Dans les travées, dirigeants et joueurs lausannois se congratulent. Le CEO Chris Wolf et le président Jean-Luc Rochat, tout de rouge et blanc vêtus, arborent un large sourire. Le premier nommé dispose de quelques jours pour retrouver sa voix.

Il n'est assurément pas le seul présent samedi soir à la Vaudoise aréna dans ce cas. Vers minuit, la fête se poursuit et les bars de la patinoire ne désemplissent pas. Chants et conversations s'entremêlent. «À 3-1 dans la série pour Fribourg, je croyais pas à la qualification», admet volontiers David.

«Grâce au scénario du match, on a bien pu profiter, poursuit le jeune homme. La finale, ça risque d'être vraiment compliqué, car je trouve Lausanne quand même moins fort que la saison dernière. Mais avec l'avantage de la glace, pourquoi pas!»

Pour le Lausanne HC, les retrouvailles avec les ZSC Lions sont déjà pour ce mardi soir. Après la fête bien méritée, et très arrosée pour certains, l'heure est déjà gentiment à la revanche du côté de Malley. Le peuple vaudois est assurément prêt à s'embraser de nouveau et à faire vivre un véritable enfer à Zurich.