Genève: l’auteur présumé du meurtre aux Forces Motrices interpellé

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homicide aux Forces Motrices«Armé d’un tabouret, il a arrêté l’agresseur»

Un homme est décédé vendredi soir au bord du Rhône. L’auteur présumé a été arrêté. En face, au bar de La Barje, un jeune homme, qui a assisté au drame et qui n’a pas hésité à intervenir pour venir en aide à la victime, raconte.

Le drame s’est produit juste en face du bar de La Barje. La police est à la recherche d’images et de témoins.

Le drame s’est produit juste en face du bar de La Barje. La police est à la recherche d’images et de témoins.

Lecteur reporter

Le meurtrier présumé de l’homme poignardé au quai des Forces-Motrices, vendredi à 20h15, a été interpellé, indique Olivier Francey, porte-parole du Ministère public. Il confirme également que la victime est décédée à la suite de plusieurs coups de couteau. Une enquête est en cours par la brigade criminelle, sous la direction de la première procureure Séverine Stalder. 

«Je venais d’arriver avec ma copine. Le temps de prendre deux verres, j’ai entendu crier au loin, raconte Wahid, un jeune homme qui a assisté au drame. Je pensais que c’était une simple bagarre mais lorsque j’ai vu la victime s’écrouler j’ai compris que les gros uppercuts n’étaient pas de simple coups de poing.» Ce client du bar la Barje n’hésite pas une seconde. Dès qu’il comprend que l’agresseur est armé d’un couteau, il pose ses boissons au sol. «J’ai pris un tabouret en métal et j’ai couru vers eux. L’agresseur continuait de poignarder la victime avec intensité et violence, les gens criaient autour. Lorsque je suis arrivé deux personnes essayaient de stopper l’agresseur sans succès.»

L’agresseur prend la fuite à la vue du tabouret en métal. Wahid et trois personnes le prennent en chasse. L’individu fuit en direction du quartier des banques, passant devant la voiture du bon samaritain, qui saute dedans et rattrape l’agresseur au niveau de la Vaudoise assurance, boulevard du théâtre. «Je suis sorti du véhicule avec mon tabouret pour le menacer afin qu’il s’arrête. Là, j’ai remarqué l’état de son dos. Il avait une plaie ouverte d’environ 20 centimètres.» Dès lors, une deuxième personne qui avait également suivi l’agresseur se coordonne avec les forces de l’ordre pour indiquer leur position, tandis que le jeune homme au tabouret «couche au sol» l’attaquant et «lui maintient les mains dans le dos jusqu’à l’arrivée de la police».

Pour Wahid, la victime et son agresseur seraient des dealers. Il décrit une scène épouvantable à vivre: «Des centaines de personnes étaient présentes, toutes criaient. Ma copine a assisté à la tentative de réanimation. Personne ne mérite de mourir de la sorte.»

Appel à témoins

La police recherche d'éventuelles séquences vidéo prises sur place par des témoins pouvant déterminer les circonstances de cet événement. Les personnes qui posséderaient ce type d'enregistrement sont priées de conserver ces images et de contacter dans les meilleurs délais la centrale de la police au 022.427.81.11.

«Ils ont couru pour porter secours»

Au bar de l’association La Barje, les collaborateurs qui travaillaient ce soir-là ont aussi assisté au drame, et ont foncé pour aider. «Mes collègues qui travaillaient vendredi soir étaient les premiers sur place, ils ont couru pour porter secours à l’homme attaqué. Ce matin, j’ai appelé la cellule psychologique de crise de la police cantonale, indique Fanny Lechennne, directrice de l’association. Nous serons fermés aujourd’hui. Travailler peut faire du bien à certaines personnes, mais les collègues qui souhaitent prendre du temps pour eux peuvent bien sûr le faire. Nous réfléchissons également à organiser un hommage à la victime, où les clients et passants seront conviés.»

La cellule de crise de la police cantonale est par ailleurs accessible aux témoins qui ressentent le besoin de débriefer et de parler. Il faut ainsi appeler le 022 427 81 11 et demander le psychologue d’urgence. 

A Genève, ce décès s’ajoute à une longue série de tragiques attaques au couteau, faisant suite à la mort d’un jeune homme à Thônex fin mai dernier, et l’agression d’un autre aux Acacias, fin juin

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