Pour garder leurs apprentis, des hôtels suisses offrent voyages et bonus

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Hôtellerie en SuissePrimes et congés payés: tout est bon pour draguer les apprentis

Pour fidéliser leurs jeunes employés, les hôtels suisses innovent. À Lucerne, un établissement offre 5000 francs pour financer un voyage autour du monde.

Les apprentis du Schweizerhof, à Lucerne, ont de quoi se réjouir s'ils restent une année de plus après leur apprentissage: ils gagneront 5000 francs pour financer un voyage autour du monde.
D'autres hôtels misent sur des journées récréatives et des programmes non-fumeurs.
Un autre hôtel propose même un job hybride: travailler à l'hôtel et dans des vols de Swiss.
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Les apprentis du Schweizerhof, à Lucerne, ont de quoi se réjouir s'ils restent une année de plus après leur apprentissage: ils gagneront 5000 francs pour financer un voyage autour du monde.

Hôtel Schweizerhof Lucerne

Face à la pénurie de personnel qualifié, les hôtels suisses rivalisent d’idées pour inciter leurs apprentis à rester après leur formation. À Lucerne, l’hôtel Schweizerhof a trouvé une solution originale: offrir 5000 francs aux jeunes diplômés qui restent au moins un an après leur apprentissage. Cette prime doit leur permettre de financer un voyage autour du monde, mais ils peuvent en réalité faire ce qu'ils veulent de leur pactole.

L’objectif est clair: limiter le turnover et éviter les coûts de recrutement. «60% de nos apprentis restent après leur diplôme, mais nous voulons convaincre les 40% restants», explique Cécile Iten, responsable RH du Schweizerhof. L’initiative semble déjà porter ses fruits, puisque l’hôtel constate un intérêt accru des jeunes pour prolonger leur engagement.

Une stratégie essentielle face à la pénurie

Le cas du Schweizerhof illustre un problème plus large dans la profession. Selon une enquête d’HotellerieSuisse, 80% des établissements peinent à recruter du personnel qualifié. Cette difficulté, aggravée par la crise du Covid, «devrait rester un défi pour les 10 à 20 prochaines années», confie Vinzenz van der Berg, responsable communication de l'organisme.

Pour y remédier, plusieurs hôtels ont mis en place des mesures similaires. Aargauhotels offre 2000 francs aux apprentis pour financer leur matériel professionnel et organise des journées récréatives. Le Cervo, à Zermatt, offre dix semaines de vacances à ses futurs salariés. «D’autres établissements prennent en charge les abonnements de fitness, les permis de conduire ou permettent des échanges linguistiques et professionnels à l’étranger», énumère Vinzenz van der Berg. Au Badrutt's Palace Hotel, à St-Moritz (GR), les collaborateurs peuvent travailler alternativement à l'hôtel et comme hôtesse ou steward chez Swiss.

HotellerieSuisse cherche aussi à améliorer l’image du secteur auprès des jeunes. Vinzenz van der Berg mentionne la campagne #lovetohost, lancée en 2024 sur les réseaux sociaux, visant à «montrer à un large public les beaux côtés de la branche.»

L'IA au service de l'hôtellerie

Face au manque de personnel, l’hôtellerie suisse mise sur l’intelligence artificielle. Lors du Sommet de l’hôtellerie à Zurich, en juin dernier, la société Avatarion Technologies a présenté des robots humanoïdes capables d’accueillir les clients grâce à ChatGPT. Ces robots comprennent plusieurs langues et formulent des réponses plus adaptées. Une avancée qui pourrait révolutionner l’accueil et seconder le personnel. «D'ici à dix ans, la technologie va transformer notre branche», estimait alors Claude Meier, directeur d’HotellerieSuisse.

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