Lausanne: «Il m’a donné à boire et je me suis réveillée dans la rue en culotte»

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Lausanne«Il m’a donné à boire et je me suis réveillée dans la rue en culotte»

Une jeune femme a prétendu avoir été violée par un homme rencontré sur Tinder qui lui aurait fait boire du GHB. Elle a été condamnée pour induction de la justice en erreur.

Une femme a menti en disant avoir été droguée au GHB et violée à Lausanne par un homme rencontré sur Tinder. (Image d’illustration)

Une femme a menti en disant avoir été droguée au GHB et violée à Lausanne par un homme rencontré sur Tinder. (Image d’illustration)

afp

«J’ai rencontré un homme sur Tinder. J’avais rendez-vous avec lui vers 22h dans un bar à Lausanne, après un cinéma avec mes copines. Il m’a offert un mojito. Je ne me souviens plus de rien à part que je me suis réveillée vers 1h du matin dans une ruelle, couchée par terre avec seulement une culotte et un pull. Le reste de mes vêtements se trouvait à côté de moi.» C’est ce récit glaçant que des policiers lausannois ont entendu en octobre 2021. La plaignante est Anaïs*, une serveuse de 21 ans. Lors de son audition, elle a fait allusion à la drogue du violeur. Selon elle, la nuit des prétendus faits, elle s’est réveillée avec des courbatures dans le dos et des sensations dans son sexe faisant penser qu’il y avait eu «pénétration vaginale».

«J’espère qu’on se reverra. Bises»

Deux enquêteurs se sont penchés sur l’affaire pendant plusieurs jours. Ils n’ont trouvé aucune donnée permettant de localiser le bar, mais ont découvert qu’il n’y a pas eu «de soirée au cinéma avec les copines». Le téléphone d’Anaïs a également parlé: elle a eu des échanges avec un homme rencontré sur Tinder et un passage du virtuel au réel concrétisé par une soirée dans un hôtel lausannois. Une soirée au terme de laquelle Anaïs a envoyé le message suivant: «J’espère aussi qu’on se reverra bientôt. Bises.»

Pour attirer l’attention de son ex

Interrogée sur ces incohérences, la jeune femme a tenté de nier avant de finir par admettre l’évidence: il n’y a pas eu l’ombre d’un viol. Après sa soirée à l’hôtel, elle s’est rendu compte qu’elle était toujours attachée à son ex-copain. C’est cet ex-copain dont Anaïs a très maladroitement essayé d’attirer l’attention en lui parlant d’un viol imaginaire. Et pour y donner du crédit, elle a déposé une plainte.

Sursis et amende

Dans son ordonnance pénale, la procureure Joëlle Racine n’a pas manqué de rappeler que les fausses accusations de la plaignante portaient préjudice aux victimes d’agressions sexuelles. Reconnue coupable d’induction de la justice en erreur, Anaïs a été condamnée à 180 jours-amende à 30 francs avec sursis de deux ans et une amende de 900 francs. Elle doit également payer 2480 francs de frais judiciaires. Elle n’a pas fait opposition. Contacté par 20 minutes, l’avocat d’Anaïs n’a pas souhaité faire de commentaire.

*Prénom d’emprunt

(apn)

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