Thônex: Il meurt poignardé à 18 ans dans les bras de sa copine

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GenèveIl meurt dans les bras de sa copine, poignardé à 18 ans

Un jeune a été tué après une altercation en pleine rue dimanche soir à Thônex. La police judiciaire a interpellé six mineurs.

La place Graveson, à Thônex, où s’est déroulée l’altercation achevée par un coup de couteau.
En soirée, les jeunes du quartier ont l’habitude de se retrouver sur cette place.
La victime habitait cet immeuble, 2 avenue Tronchet, situé à 200 mètres de la place Graveson.
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La place Graveson, à Thônex, où s’est déroulée l’altercation achevée par un coup de couteau.

20 min/jef

«C’est très triste, voir une vie partir, dans la fleur de l’âge…» La mine défaite, cet homme raconte les derniers instants du jeune de 18 ans qui a été tué dimanche soir d’un coup de couteau à Thônex. Lui et son épouse l’ont croisé alors qu’il atteignait l’immeuble du 2, avenue Tronchet, où il vivait depuis quelques mois avec sa copine. Elle l’accompagnait ce soir-là. Lui se tenait le flanc, elle «était en détresse». Il était environ 23 h 45.

Le voisin a appelé les secours, déjà avertis par la jeune femme, «enceinte», précise-t-il. Puis il a entendu la victime «hurler fort». Elle n’avait pas atteint son studio et gisait «par terre devant l’ascenseur». «La fille m’a dit: «Aidez-moi!» poursuit l’épouse. Lui avait les yeux fermés mais il bougeait. Elle m’a aussi dit que son ami s’était fait poignarder par un Black et un Blanc aux cheveux courts.» Puis les secours sont arrivés, mais ils n’ont rien pu faire. Le jeune homme est mort peu après minuit.

Une altercation à la place Graveson

Le drame s’était noué peu avant à la place Graveson, à 200 mètres de là. À la nuit tombée, les jeunes du coin s’y retrouvent, notamment pour fumer des pétards. «Ça craint un peu le soir», juge un restaurateur portugais. «Mais pas en journée, assure un serveur du tea-room qui fait l’angle. Il y a bien une bande de jeunes, mais ils sont polis. La journée, les enfants jouent, les anciens boivent. Ce n’est pas la Seine-Saint-Denis.» C’est ici que la victime a été prise à partie «par un groupe d’individus», a indiqué le Ministère public. Et que, blessée, elle a tenté de rentrer chez elle. La brigade criminelle de la police judiciaire a interpellé six personnes, toutes âgées de moins de 18 ans. La procédure a donc été reprise par le Tribunal des mineurs.

Les très jeunes confus, les plus âgés muets

Déterminer avec précision le déroulé des faits est ardu. Un groupe de jeunes de 13-14 ans, qui disent s’être fait raconter l’altercation, produit un discours confus à base de protagonistes «bourrés» qui se seraient «mal parlé». Les plus âgés, 18 ans environ, agglutinés ailleurs, ne pipent pas mot. Ils ne savent rien, jurent-ils. «C’est sûrement quelqu’un de France», lâchent-ils. La victime, personne de sa classe d’âge ne semble la connaître. Seul un voisin parvient à dire quelques mots d’elle. «Il était bien portant, basané, pas le genre à faire des embrouilles. Il disait bonjour, était poli, on croisait souvent son amie à la buanderie.»

«C’est près de la France, c’est un quartier chaud»

Dimanche soir, personne n’a rien vu de spécial, si ce n’est le ballet des voitures de police et des secours alors qu’il était déjà trop tard. Un employé du Palais des Bières, à l’avenue Tronchet, juge ainsi que, «hier soir, c’était particulièrement agité». Depuis le Covid, dit-il, «pas mal de jeunes traînent, mettent le feu aux poubelles». Récemment, un parking a aussi flambé. Un badaud en parle, justement. Du meurtre, il ne sait rien. «Ici, on entend tout le temps les sirènes. C’est près de la France, c’est un quartier chaud, voilà.»

En février, déjà un coup de couteau

Et puis certains se souviennent d’un autre épisode: le 6 février au soir, déjà à la place Graveson, un jeune né en 2004 avait pris un coup de couteau dans la jambe. Saignant abondamment, il s’était réfugié dans une allée où les secours lui avaient posé un garrot et sauvé la vie.

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