Entraîneur de foot condamnéIl payait des joueurs pour des faveurs sexuelles
Un entraîneur du Val-de-Marne a été condamné par le tribunal correctionnel de Créteil à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir rémunéré certains de ses joueurs mineurs contre des faveurs sexuelles.
L'une de ses victimes s'est suicidée au cours de la procédure, selon une source judiciaire. Lors de l'audience à huis clos début septembre, le ministère public avait requis 40 mois de prison, dont 16 avec sursis, contre le prévenu, Jean-Philippe Rey, 40 ans, qui était notamment poursuivi pour corruption de mineurs et atteintes sexuelles. Il a été écroué mardi à l'issue du délibéré.
Entre juin 2006 et octobre 2007, M. Rey, alors entraîneur du club de jeunes de Charenton, avait à plusieurs reprises offert de l'argent à cinq de ses joueurs âgés de 15 à 17 ans pour qu'ils acceptent de se masturber ou d'avoir une relation sexuelle devant lui et parfois face à une caméra.
Il usait de son aura
Sur trois d'entre eux, l'ex-entraîneur s'était également livré à des atteintes sexuelles consenties «sans contrainte» selon l'acte d'accusation, mais en usant de l'aura dont il bénéficiait auprès des joueurs. Il avait également poussé l'un d'eux, âgé de 14 ans, à avoir devant lui une relation sexuelle avec une femme.
«C'était un peu notre idole et moi à l'époque je ne savais pas dire non», avait expliqué un jeune joueur aux enquêteurs. Prétextant la retransmission d'un match, M. Rey attirait ses victimes dans son appartement de Saint-Maurice (Val-de-Marne) ou dans des hôtels des environs et usait de différents stratagèmes: il les rémunérait (20 euros la masturbation, 100 euros la fellation) ou leur faisait miroiter de possibles relations sexuelles avec une femme dont il avait inventé l'existence.
Décrit par son entourage attentionné, M. Rey était, selon l'enquête, «parfaitement conscient de l'influence qu'il exerçait sur ces jeunes garçons fragilisés et vulnérables». (afp)