Zurich«Ils m'ont jeté des oeufs et des chaises dessus»
Un groupe d'extrémistes de gauche a perturbé un événement culturel à Zurich mercredi soir. Ou quand le conflit social chilien traverse les frontières.
«Je n'ai pas peur de ces lâches, je n'abandonnerai jamais.» L'avocat chilien Axel Kaiser, directeur de la Fundación para el Progreso (Fondation pour le progrès), n'est pas près de renoncer à son combat à cause de quelques fauteurs de troubles. Mercredi, ces derniers ont perturbé la conférence qu'il donnait au Centre culturel Karl der Grosse à Zurich avant de l'agresser dans un restaurant de la ville des bords de la Limmat, affirme-t-il sur Twitter. Ses agresseurs, encagoulés, portaient des banderoles et ont accompagné leur manifestation avec des chants et des cris.
«Ils ont jeté du café, des oeufs, des chaises et balancé des injures», a raconté le Chilien sur son compte Twitter qualifiant l'action de «baptême de fascistes de gauche». «Je n'ai pas peur de ces lâches, je n'ai pas reculé et je ne le ferai pas. Ils donnent une triste image du Chili. C'est sans précédent à Zurich.»
Des heurts opposent des manifestants à la police à Santiago du Chili, à proximité du gratte-ciel Sky Costanera, dans l’un des quartiers riches de la capitale chilienne.
Selon le site «Crónica Chile», les agresseurs appartiennent au groupe Nuevas generaciones Chile-Suiza (Nouvelles générations Chili-Suisse). Ils auraient chanté la chanson «El Pueblo Unido Jamás Será Vencido» («Le peuple uni ne sera jamais vaincu»). Les organisateurs de la conférence ont exhorté la Ville de Zurich à réagir pour faire respecter la liberté d'expression.
Au Chili, une policière des forces anti-émeutes court alors que son équipement prend feu lors d'affrontements avec des manifestants au commencement d'une troisième semaine de mobilisation contre le gouvernement.
Des activistes ont revendiqué leur action sur Facebook en expliquant avoir jeté, entre autres, un milkshake sur Axel Kaiser. Ils justifient leur action car, selon eux, le directeur de la fondation défend ouvertement le régime de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, est anti-féministe et dénonce le mouvement social actuellement en cours dans le pays.
Enquête ouverte
La police municipale de Zurich a confirmé l'incident. Elle affirme être intervenue au centre culturel peu après 19h car une dizaine de personnes masquées avaient pénétré dans l'enceinte du bâtiment, dont l'accès est libre. Les perturbateurs ont jeté des oeufs et du liquide sur l'orateur et le public.
Lorsqu'ils ont quitté les lieux, les individus se sont dispersés, précise la police municipale. Une enquête a été ouverte pour recenser les dommages occasionnés.
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