«Ils ont montré leur vrai visage quand elle n’a plus voulu payer»

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Tribunal pénal de Bâle-Ville«Ils ont montré leur vrai visage quand elle n’a plus voulu payer»

Deux hommes ont été condamnés à de la prison ferme pour tentatives de contrainte et encouragement à la prostitution, mercredi, à Bâle.

par
Oliver Braams/ofu

Keystone

Le Tribunal pénal de Bâle-Ville a condamné mercredi deux Albanais à 11 et 15 mois de prison ferme pour encouragement à la prostitution, tentatives de contrainte et divers autres délits.

Selon l’acte d’accusation, les deux hommes ont fait venir en Suisse une mère de famille albanaise, fraîchement divorcée. Ils auraient profité de sa situation, notamment en lui prêtant de l’argent afin de la rendre dépendante d’eux. Ils l’auraient ensuite amenée à se prostituer à Bâle dans l’unique but de s’enrichir. Ils l’auraient par ailleurs menacée quand elle peinait à leur rembourser l’argent prêté.

Interrogés par la Cour, les deux hommes ont rejeté les accusations. Ils ont assuré ne jamais avoir été en contact étroit avec la femme, allant même jusqu’à prétendre ne pas réellement la connaître. Le plus jeune des prévenus avait fait sa rencontre sur le Net, dans un chat érotique. «Elle m’a demandé de l’aide parce que son mari la menaçait», a-t-il expliqué aux juges. Raison pour laquelle il l’a aidée à venir en Suisse, en organisant le voyage. Il assure pourtant qu’il ignorait qu’elle s’était ensuite prostituée à Bâle.

«Uniquement pour s’amuser»

Le deuxième accusé avait accueilli la mère de famille à son arrivée en Suisse. Il a malgré tout nié la connaître. «Elle me connaît, mais je ne la connais pas.» Il a ensuite ajouté: «Elle n’a pas cherché du travail pour pouvoir s’occuper de son enfant, mais uniquement pour s’amuser.»

Pour finir, les juges ont estimé que le témoignage de la victime était crédible, condamnant les accusés à de la prison ferme. La Cour a néanmoins prononcé des peines moins lourdes que celles demandées par le Ministère public, qui avait requis 21 et 27 mois de prison ferme. Selon le tribunal, il n’a pas pu être prouvé que les prévenus ont forcé leur compatriote à se prostituer. Il a tout de même estimé qu’ils l’y ont encouragée: «Ils ont montré leur vrai visage quand elle n’a plus voulu payer.»

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