Prière musulmane à l’armée«Ils peuvent prier autant qu’ils le souhaitent et pour qui ils veulent»
Les réactions ont été nombreuses après la publication d’une photo qui montre des soldats musulmans prier pendant une pause à l’armée.

«Le commandement de l’armée s’est prononcé en faveur d’une culture de l’inclusion», avait déclaré le porte-parole de l’armée, pour justifier que la prière ait été organisée pendant le service.
20min«Si ces soldats sont prêts à s’engager et même à donner leur vie si nécessaire pour la défense de la Suisse, alors ils peuvent prier autant qu’ils le souhaitent pour qui ils veulent»: telle est la réaction de Gerhard Pfister, président du parti Le Centre, après la parution de la photo montrant des soldats musulmans prier pendant le service militaire. Ou plutôt, telle est sa réaction aux réactions. Car jeudi, dès que les médias ont parlé de l’épisode, l’UDC a tout de suite dégainé.
«Quelle sera la prochaine étape? Mariages d’enfants, tribunaux de la charia, lapidation? Qui veut que la Suisse reste la Suisse vote UDC le 22 octobre!» a tweeté le parti conservateur sur Twitter en partageant la photo. La prise de position a provoqué encore plus de réactions que le cliché. Et des membres de tous les autres partis ont une position commune: que les soldats musulmans aient prié, avec la bénédiction de l’armée, c’est tout à fait acceptable et que la réaction de l’UDC est à dénoncer.
Épinglé, le PLR se défend
«Ce sont des gens qui défendent notre liberté au prix de leur vie. Il est temps de voter contre le racisme», a écrit Sanija Ameti, présidente des Vert’libéraux zurichois. Elle tacle au passage le PLR, dont le parti s’allie avec l’UDC aux élections d’octobre dans plusieurs cantons. Le président du PLR, Thierry Burkart, a pris position en estimant que la réaction de l’UDC n’était pas acceptable et que la prière organisée à l’armée n’avait rien de négatif. Dans le «Tages-Anzeiger», il a d’ailleurs plaidé pour que, à l’avenir, les apparentements entre listes de parti aux élections ne soient plus autorisés.
À gauche aussi, la prise de position de l’UDC ne passe pas. Le parti est accusé d’être raciste et de récupérer politiquement une situation qui, pourtant, comme l’indiquait l’armée, est entièrement réglementaire. «Si seulement, parfois, l’UDC pouvait devenir comme sa chère armée: une grande muette!» a lui ironisé Hugo Clémence, député PS au Grand Conseil neuchâtelois.
Ne ratez plus aucune info
Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boîte mail, l’essentiel des infos de la journée.