ImmigrationPour Beat Jans, le dispositif aux frontières est suffisant
Le ministre de la Justice a été bombardé de questions de la droite après la décision de l'Allemagne de renforcer ses contrôles aux frontières. En clair: la Suisse n'est pas décidée à suivre le mouvement.
Les policiers allemands patrouillent aussi en Suisse et ont intensifié leur action pour rechercher les migrants illégaux.
20 Minuten/lhaBeat Jans a déjà été taclé la semaine dernière par le PLR, qui lui demandait «de se réveiller» dans le dossier de l'asile et de suivre l'exemple de l'Allemagne, qui a décidé il y a quelques jours de renforcer ses contrôles aux frontières afin de mieux lutter contre l'immigration illégale. Le ministre de la Justice vient de nouveau d'être bombardé de questions sur le sujet ce lundi. Toutes émanaient d'élus UDC ou PLR lui demandant si la Suisse allait prendre des mesures analogues.
La réponse est claire: c'est niet. «Le Conseil fédéral estime que le dispositif de contrôle de la Suisse est suffisant», a répondu le Bâlois dans une réponse écrite à toutes les interpellations.
En ce qui concerne la frontière allemande, «il ne s'agit pas d'une nouvelle introduction de contrôles douaniers, mais d'une prolongation de ceux que l'Allemagne effectue depuis octobre 2023», précise Berne. «Jusqu'à présent, la pratique allemande n'a eu qu'un impact minime sur le trafic transfrontalier», affirme le Conseil fédéral. Ce qui contredit un article de la «NZZ» paru dimanche, qui affirme que les douaniers allemands refoulent 1000 à 1200 personnes par mois à Bâle.
Pas utile
La loi suisse sur l'asile garantit le droit de déposer une demande d'asile à la frontière ou sur le territoire helvétique. «Cependant, Berne n'entre pas en matière sur celle-ci lorsqu'une personne est arrivée d'un pays tiers et qu'elle peut y chercher protection», souligne Berne.
Beat Jans précise encore: «Jusqu'à présent, le Conseil fédéral n'a ordonné la réintroduction des contrôles aux frontières que dans le cadre de la pandémie de Covid.» «Dans tous les autres cas, il a considéré que les conditions et l'utilité d'une telle mesure n'étaient pas réunies», même lors du sommet du Bürgenstock ou durant les Jeux olympiques, explique-t-il.
Il ajoute enfin que «la Suisse ne se trouve pas dans une situation comparable à l'Allemagne». De plus, comme notre pays n'est pas membre de l'Union douanière, contrairement aux autres États Schengen, il dispose d'un dispositif permanent aux frontières intérieures, ce qui est suffisant.
