Incendie de Londres: «Au revoir et merci maman»

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Adieux déchirants d'un coupleIncendie de Londres: «Au revoir et merci maman»

Un couple d'architectes italiens s'était installé à Londres il y a quelques mois pour des raisons professionnelles. Ils ont passé leurs dernières heures au téléphone avec leurs proches.

Le juge retraité Martin Moore-Bick, qui dirige l'enquête publique, a ouvert la séance lundi en faisant observer 72 secondes de silence, en référence à chacune des victimes.
Les migrants clandestins figurant parmi les 250 survivants se verront offrir une autorisation de résidence permanente par le gouvernement britannique. (Mercredi 11 octobre 2017)
Une audience s'est ouverte avec une minute de silence en mémoire des victimes et un hommage a également été rendu aux survivants à Londres (Jeudi 14 septembre 2017).
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Le juge retraité Martin Moore-Bick, qui dirige l'enquête publique, a ouvert la séance lundi en faisant observer 72 secondes de silence, en référence à chacune des victimes.

AFP/ben Stansall

Marco Gottardi et Gloria Trevisan, 27 ans tous les deux, avaient emménagé il y a trois mois dans la tour Grenfell à Londres en provenance de Vénétie. Ils ont trouvé la mort mercredi, dans le gigantesque incendie qui a ravagé l'immeuble de 24 étages. La nuit du feu, les deux jeunes architectes ont contacté à plusieurs reprises leurs parents, les informant heure par heure des évènements. Leur entourage a rapporté des bribes de ses conversations à la presse italienne.

Le père de Marco Gottardi raconte que son fils l'a appelé à plusieurs reprises jusqu'aux environs de 4h du matin. Il a d'abord tenté de rassurer ses proches en expliquant que le feu s'est déclaré au 3e étage et qu'ils se sentaient en sécurité dans leur appartement du 23e étage. «Lors du premier appel, Marco nous a dit de ne pas nous inquiéter, que tout était sous contrôle (...) Il essayait de minimiser ce qui se passait, probablement pour ne pas nous inquiéter, se remémore le père de Marco. Au second appel - et je n'arrive pas à me sortir cela de la tête - il m'a dit qu'il y avait de la fumée, beaucoup de fumée qui s'accumulait.»

Quelques minutes plus tard, le père entendra son fils pour la dernière fois. Celui-ci lui expliquait à 4h07 que «l'appartement était rempli de fumée et que la situation était devenue urgente. A partir de ce moment, nous n'avons plus pu lui parler, le téléphone ne décrochait pas», rapporte le papa.

16.06.2017 Une veillée aux bougies s'est tenue près de la tour calcinée vendredi soir pour rendre hommage aux 30 victimes. Le bilan n'est que provisoire.

Les secouristes utilisent des drones et des chiens renifleurs pour rechercher des disparus après l'incendie qui a dévasté une tour de logements sociaux à Londres.

Le sinistre s'est produit mercredi à l'aube dans un immeuble de 27 étages, faisant des dizaines de blessés.

«Ce n'est pas juste»

Gloria a aussi joint sa famille lors de cette nuit tragique. «Nous ne pouvons pas sortir, nous sommes bloqués», assurait-elle, angoissée, au téléphone. Elle a expliqué que Marco et elle voulaient essayer de descendre mais qu'ils pouvaient voir les flammes monter par les escaliers et que la fumée était de plus en plus dense. Peu après 4h, la jeune femme a appelé une nouvelle fois sa famille, se sachant condamnée. Le ton est alors devenu désespéré. «Je suis tellement désolée, je ne pourrai pas vous embrasser une dernière fois. J'avais toute la vie devant moi. Ce n'est pas juste. Je ne veux pas mourir. Je voulais vous aider, vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je vais au paradis, je vous aiderai de là-bas.»

Les proches du couple ont pendant plusieurs jours tenté de les retrouver en lançant des avis de recherche via les réseaux sociaux.

Le 10 avril dernier, Gloria avait posté une photo montrant la vue imprenable de Londres depuis leur appartement.

Elle postait également de nombreuses photos du couple sur Instagram.

(cga)

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