Vernier (GE)Incendie des Tattes: quatre prévenus, l’Etat pas poursuivi
L’enquête sur le sinistre mortel de 2014, au centre verniolan de requérants d’asile, est achevée. Deux agents de sécurité et deux résidents seront poursuivis. Mais pas l’Etat, ni la société de sécurité, ni l’Hospice général.
L’enquête du Ministère public sur le sinistre qui avait notamment causé la mort d’un Érythréen de 29 ans, dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014 au centre de requérants d’asile des Tattes, à Vernier (GE), est bouclée. Deux résidents et deux agents de sécurité devront comparaître devant le Tribunal de police. Par contre, les poursuites contre un troisième agent, l’Etat, la société de sécurité et l’Hospice général, qui gérait les lieux, ont été classées, révèle la «Tribune de Genève».
Un requérant, qui serait à l’origine du feu, est inculpé pour incendie par négligence (ndlr: il aurait utilisé une plaque électrique pour cuisiner et fumé en chambre, alors que les directives du foyer l’interdisaient). Il est aussi prévenu d’homicide et de lésions corporelles. Ces deux dernières infractions concernent aussi les agents de sécurité; lesquels sont par ailleurs poursuivis pour omission de prêter secours. Une accusation qui frappe aussi un second requérant.
Lors du sinistre, quarante résidents du centre des Tattes avaient sauté par les fenêtres pour échapper aux flammes et aux émanations de fumée. Il y avait eu plusieurs blessés: un homme a notamment perdu l’usage de ses jambes, un autre souffre d’une paraplégie partielle, des résidents ont été victimes de diverses fractures. Dont un Tchadien, Ayop, expulsé malgré une intense mobilisation pour qu’il puisse rester en Suisse.