Insulte déguisée ou regrettable lapsus?

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Rixe sur la Place FédéraleInsulte déguisée ou regrettable lapsus?

Les conseillers nationaux Andreas Glarner (UDC) et Sibel Arslan (Les Verts) se sont lancés dans une discussion animée devant les médias à Berne mardi, en marge de la manifestation des militants pour le climat. L’Argovien de 57 ans a, délibérément ou non, écorché le nom de son adversaire. Un «jeu de mots» qui passe mal.

Alors que des slogans de la grève du climat étaient scandés sur la Place Fédérale, mardi 22 septembre, les conseillers nationaux Sibel Arslan (Les Verts) et Andreas Glarner (UDC) ont eu un échange verbal musclé devant les médias. «Ce n'est pas parce que les choses ne vont pas dans votre sens qu’il faut râler. Écoutez simplement ce qu'ils ont à dire», a dit la Bâloise à l’Argovien à propos des militants qu’elle soutient. Ce dernier a répondu: «C'est la loi et l'ordre, Madame Arschlan». Si le ton et la réponse n’ont rien d’impoli, c’est plutôt le «jeu de mots» du nom de son interlocutrice qui ne passe pas. En effet, littéralement, le mot «arsch» désigne vulgairement «cul» en allemand.

Retirez ça! C’est inacceptable!»

Sibel Arslan, conseillère nationale.

Insulte déguisée ou regrettable lapsus? Impossible de dénouer le vrai du faux dans cet échange qui a vu Andreas Glarner ajouter: «Cela (ndlr: la loi et l’ordre) n'existe peut-être pas dans votre État (ndlr: en référence aux origines turques de la Bâloise), mais ici, ça existe.» Un complément qui a fait bondir la conseillère Verte: «Retirez ça! C’est inacceptable!»

Pas intentionnel

Contacté par 20 Minuten, le conseiller national UDC a expliqué que la prononciation «Arschlan» n'était pas intentionnelle, considérant par la même occasion que la déclaration de la politicienne des Verts sur son «pays d'origine» ne pose pas de problème: «Elle a la double nationalité suisse et turque. Évidemment, elle réagit avec sensibilité lorsqu'il est dit que l'ordre public ne règne pas dans son pays d'origine.»

Demande de démission

Sur les réseaux sociaux, Sibel Arslan a reçu des messages de soutien jusqu’au sein même de l'UDC. Le jeune Zurichois Michael Frauchiger, membre de la direction de la section UDC de Dielsdorf, a critiqué Andreas Glarner avec des mots clairs.

«Tu es le dernier, écrit-il. Sibel Arslan est une Suissesse! Un exemple d'intégration réussie et toi, Andy, tu ne sais rien faire de mieux que de l'aborder d'une manière profondément raciste.»


De son côté, la conseillère nationale socialiste Ada Marra (VD) a exigé la démission de son homologue argovien en tant que président de la Commission politique de l'Etat.

Les militants installés sur la place fédérale ont été évacués par la police durant la nuit de mardi à mercredi.

(Lucas Orellano/szu)

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