IA: L'assistant vocal de Sesame repousse les limites du naturel

Traverser la «vallée de l'étrange» de la voix: tel est le défi qu'entendait relever Sesame, une start-up basée à San Francisco. Et au vu des retours enthousiastes des premiers testeurs de son assistant vocal, elle semble y être parvenue. Ce concept, issu de la robotique, désigne le malaise ressenti face à une IA qui imite l'humain de manière presque parfaite, mais pas totalement.

Dotée de deux voix ultra-réalistes, Maya (féminine) et Miles (masculine), l'IA de Sesame bluffe par sa capacité à offrir des interactions naturelles, au point de faire oublier que l'on parle à une machine. Pauses, soupirs, changement d'humeur... l'assistant vocal reproduit avec une précision troublante toutes ces subtilités humaines, allant même jusqu'à s'énerver avec l'utilisateur lorsque la conversation devient tendue, comme le démontre un podcasteur sur Reddit.

L'assistant vocal peut en effet être testé en ligne dans une démo interactive limitée à 30 minutes de conversation. Il n'est pour le moment disponible qu'en anglais, mais Sesame prévoit d'étendre prochainement sa compatibilité à 20 langues. Il se base sur un modèle de langage, baptisé Conversational Speech Model (CSM), qui a été entraîné sur un million d'heures d'audio accessible publiquement.

Derrière cette innovation, on retrouve des figures bien connues du secteur technologique. L'entreprise est en effet dirigée par Brendan Iribe, cofondateur d'Oculus, et par Ankit Kumar, cofondateur et ancien CTO d'Ubiquity6. Elle bénéficie également du soutien financier d'investisseurs de renom tels qu'Andreessen Horowitz, Spark Capital et Matrix Partners, déjà engagés dans Oculus VR.

Dans une volonté d'ouverture, Sesame a aussi annoncé son intention de rendre accessible le code source de son modèle d'IA, afin de permettre à d'autres développeurs de l'adapter et de l'enrichir. Par ailleurs, la start-up développe des lunettes connectées destinées à intégrer l'assistant vocal pour un usage dans la vie quotidienne.