Suisse: le Conseil fédéral teste un «Chat-GPT» secret

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Intelligence artificielleLe Conseil fédéral teste depuis cinq mois une IA spéciale

Le gouvernement peut s'aider du programme «Gov-GPT» lancé par l'Office fédéral de l'informatique. Il peut même lui confier des infos confidentielles.

Sam Altman - OpenAI - Photo Illustration The personal X account of OpenAI CEO Sam Altman is displayed on a mobile phone with ChatGPT in this photo illustration in Brussels, Belgium, on January 6, 2025. Brussels Belgium PUBLICATIONxNOTxINxFRA Copyright: xJonathanxRaax originalFilename: raa-samaltma250106_npuZc.jpg

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IMAGO/NurPhoto

Guy Parmelin fait-il désormais traduire ses textes en anglais par une IA? Ou Viola Amherd a-t-elle écrit sa récente lettre d'adieu ainsi? Possible. Car les intelligences artificielles sont dorénavant au cœur du pouvoir en Suisse. En effet, le Conseil fédéral testerait une app en ce sens depuis cinq mois, révèle lundi le «Tages-Anzeiger».

Baptisé «Gov-GPT» et lancé par l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT), le programme fonctionne de manière similaire au bien connu «Chat-GPT». Mais il est destiné pour l'instant à un tout petit cercle d'utilisateurs, soit les membres du Conseil fédéral, ainsi que les directeurs d'offices fédéraux et les secrétaires d'État.

Selon l'OFIT, «Gov-GPT» est «une première version pilote d'une application d'IA». Il se base sur un modèle open source librement accessible, développé par Meta AI du fondateur de Facebook Mark Zuckerberg. Et il fonctionnerait «dans un environnement spécialement sécurisé dans les propres centres de calcul de l'administration fédérale», selon Berne.

Ok aux infos confidentielles

Concrètement, les conseillers fédéraux peuvent poser des questions à leur IA, rédiger des courriers, lui faire traduire des textes, voire lui faire effectuer des calculs. Les ministres peuvent même alimenter «Gov-GPT» avec des informations confidentielles ou soumises au secret de fonction. Seuls les contenus classés «secrets» sont interdits. Car s'ils tombaient entre de mauvaises mains, la sécurité intérieure de la Suisse pourrait être menacée, selon l'OFIT, qui minimise toutefois ce risque.

L'OFIT ajoute que l'essai dans un système cloisonné nécessiterait «une énorme puissance de calcul». Raison pour laquelle le nombre d'utilisateurs est encore très restreint. En outre, le test est limité dans le temps. Il a pour but «d'acquérir de l'expérience dans l'utilisation de l'IA générative dans un environnement sûr», commente l'OFIT.

L'IA se répand dans l'administration

Selon le «Tages-Anzeiger», l'administration fédérale se met à l'IA dans bien des services. Ainsi MétéoSuisse l'utilise pour ses modèles météorologiques et climatiques et adapte quasiment en temps réel ses prévisions de pollen pour les personnes allergiques. La Commission de la concurrence utilise l'intelligence artificielle dans la lutte contre la fraude. Et la Chancellerie fédérale traduit de plus en plus ses textes à l'aide de l'IA. Mais pour tout le monde, la saisie d'informations sensibles - comme des données personnelles - est interdite.

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