Intelligence artificielle: Parler avec Jésus sur Telegram ne transcende pas les catholiques

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Intelligence artificielleParler avec Jésus sur Telegram ne transcende pas les catholiques

Une start-up bernoise a développé un robot conversationnel à l’image de Jésus pour répondre à des questions spirituelles. Des représentants catholiques ne croient pas à son utilité.

Jésus peut faire partie de vos conversations sur Telegram (image d’illustration).

Jésus peut faire partie de vos conversations sur Telegram (image d’illustration).

20min/Michael Scherrer

Un moment de solitude ou de doute? Un besoin pressant de partager ses peines et ses angoisses? Le robot conversationnel Personal Jesus, développé par l’entreprise bernoise Avatar Labs, promet d’apporter un peu de réconfort à ses utilisateurs. Disponible sur la messagerie Telegram, cette intelligence artificielle répond à des questions théologiques et spirituelles, comme si l’on était en train de chatter avec Jésus en personne.

Il s’agit du premier service de la start-up qui vise à faire de ces robots virtuels «sans visage» des entités qui suscitent davantage d’empathie. Directeur d’Avatar Labs, Patrick Kappeler, dit avoir eu l’idée alors qu’il était hospitalisé. «J’ai passé beaucoup de temps à parler de questions philosophiques avec des chatbots et j’ai remarqué à quel point ça pouvait être agréable, instructif et divertissant.»

«Jouer avec les espoirs»

Des pasteurs de l’Église réformée se sont prêtés au jeu et ont jugé le résultat satisfaisant, assure Patrick Kappeler. Cette version numérique du Christ est censée être drôle, sympathique, neutre et fidèle aux citations bibliques ainsi qu’aux faits historiques. Si une personne se trouve en détresse, qu’elle a par exemple des pensées suicidaires, il lui sera rapidement conseillé de consulter une aide humaine extérieure, précise l’entrepreneur, qui reconnaît les limites d’une telle IA.

Un représentant des Églises réformées Berne-Jura-Soleure se montre enthousiaste. Pour lui, le fait qu’il s’agit d’une IA est indiqué de façon transparente et l’outil propose un accompagnement spirituel sur une base biblique. Le programme séduit moins chez les catholiques, dont des représentants n’en recommandent pas l’utilisation.

«C’est jouer avec les questions, les peurs et les espoirs de personnes en quête de vérité», critique Christoph Schuler, prêtre catholique-chrétien à Berne. Il ajoute que, dans une paroisse, les gens se soutiennent, s’aident, s’encouragent et célèbrent le culte ensemble. Un robot ne peut pas faire ça, selon lui. Christian Geltinger, responsable de la communication de l’Église catholique de la région de Berne, ajoute qu’il est important de comprendre que Dieu n’est pas disponible sur commande.

En sachant que, d’après une étude de l’Université de Zurich, de plus en plus de personnes considèrent internet comme une forme de religion, le service Personal Jesus a bien des chances de trouver son public.

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