IsraëlBardella séduit Israël avec ses propos sur la menace islamiste
Invité par le gouvernement israélien, le chef du RN a cherché à faire oublier les propos antisémites et négationnistes du fondateur de son parti d'extrême droite.

«Je crois que c’est vital pour nous de ne jamais oublier ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 ici en Israël, ce dont a été capable l’islamisme.»
AFPPremier dirigeant du Rassemblement national (RN) à être officiellement invité par le gouvernement israélien, Jordan Bardella devait s’exprimer jeudi lors d'une conférence sur l’antisémitisme à Jérusalem.
Depuis son arrivée en Israël, le jeune chef du parti d'extrême droite insiste sur le fait qu’Israël et la France ont «les mêmes adversaires», établissant un parallèle entre l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, et les attentats jihadistes de 2015 en France. Le président du RN a aussi rencontré, jeudi, Amir Ohana, le président du parlement israélien, affirmant «la nécessité d’un front uni des démocraties face à la menace islamiste». La veille, il avait visité le mémorial de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem, et des sites de l’attaque du Hamas qui a déclenché la guerre à Gaza.
Polémique liée à l'«héritage» du père Le Pen
La visite de Bardella en Israël a suscité la polémique au sein de la communauté juive alors que le RN, anciennement Front national, reste associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d’être condamné par la justice. Interrogé sur ces propos, en marge de sa visite, Bardella a dit qu’il «ne (faisait) pas de la politique dans le rétroviseur».
De son côté, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, avait pris ses distances avec son père, exclu du parti en 2015 pour ses propos niant la Shoah.
«Déplacement important dans l'histoire du parti»
«Jordan Bardella n’est pas un homme d’extrême droite, mais un ami extrême d’Israël», a insisté le Ministère de la diaspora dans un communiqué. «Ce déplacement est très important dans l’histoire du parti», souligne un cadre du RN, qui relève «un gros travail de fond de Marine Le Pen et de Louis Aliot».
Ce dernier, vice-président du mouvement et maire de Perpignan, avait notamment décoré l’avocat et historien de la déportation, Serge Klarsfeld, de la médaille de sa ville en 2022. Le chasseur de nazis s’était depuis réjoui que le RN «abandonne», selon lui, l’antisémitisme.
Marine Le Pen avait elle-même noué des contacts avec Israël lors d’un rassemblement des extrêmes droites européennes à Madrid en février. Interrogé sur ses liens avec Israël, Bardella s’est dit «favorable» à développer «des coopérations étroites avec toutes les nations qui luttent contre le terrorisme islamiste».