Affaire «Chalom»Jacqueline De Quattro est «choquée et blessée»
La conseillère d'Etat a été mise sous protection, à la suite de l'euthanasie du chien «Chalom». La Vaudoise est victime d'insultes et de menaces.

Chalom a été euthanasié mardi soir (photo: PEA).
photo: Kein AnbieterMardi soir, le canidé a été endormi sur ordre du canton. La bête était considérée comme dangereuse, elle qui avait mordu à quatre reprises entre 2008 et 2012. Le vétérinaire du canton de Vaud avait ordonné son euthanasie et la sanction avait ensuite été confirmée par la justice locale, puis par le Tribunal fédéral. Une demande de grâce avait également été invalidée.
Depuis, Jacqueline de Quattro avait évoqué dans «24 heures» sa «tristesse d'avoir dû donner l'ordre de l'endormir». «Dans ce dossier, nous avons étudié toutes les options possibles, y compris le placement de l'animal chez un autre propriétaire. Le Tribunal fédéral a cependant lui-même exclu cette éventualité en raison de la dangerosité avérée de l'animal, nous devions donc faire appliquer la décision de la plus haute autorité judiciaire du pays», avait-elle aussi dit à «20 minutes».
La conseillère d'Etat vit, depuis, des moments difficiles. Elle a dû être, en effet, placée sous protection, tant les réactions sont virulentes. «Je suis un peu secouée, je dois dire, de voir cette forme d'hystérie collective qu'il y a eu autour d'un chien qui a mordu à plusieurs reprises, dont des enfants, a-t-elle lancé lors du Téléjournal sur la RTS. La dernière attaque a été quand même particulièrement grave, puisqu'il a arraché des parties de lèvres d'une personne. Il a arraché la paupière et il a fallu faire une greffe pour reconstituer le visage.»
Jacqueline de Quattro ne parvient pas à comprendre comment les défenseurs de l'animal, dont notamment l'Association Pour l'égalité animale (PEA) qui s'est dite choquée par cette affaire jeudi dernier, peut banaliser ces faits, «même si on aime les chiens». La politicienne libérale-radicale admet passer des heures difficiles, elle qui n'a fait qu'appliquer une décision de justice. «Il faut une tête, une personne qui soit coupable», a-t-elle analysé. Dès le lendemain, la native de Zurich a été submergée par les réactions et les quolibets: «Cette vague de haine et de violence qui s'est déchaînée m'a frappée.»
La Vaudoise a reçu nombre de lettres et de mails d'insultes. Elle a même été attaquée physiquement cette semaine par une passante. «Je n'ai pas peur, mais je suis quand même inquiète à propos des pressions que certaines personnes essaient de mettre sur les magistrats ou sur les juges pour obtenir par la force ce qu'elles n'ont pas obtenu par des arguments, a-t-elle ajouté. Ça, c'est de la manipulation et une sorte de violence.»