Livreur cleptomane à Zurich«J’ai volé les paquets parce que je n’ai pas trouvé les adresses»
Un homme de 44 ans, qui travaillait pour un service de livraison, n’a jamais acheminé une centaine de colis pour les garder ou les revendre. Il a dû répondre de ses actes devant la justice.

Le livreur officiait pour le compte de la Poste.
FacebookSur sept pages, l'acte d'accusation énumère avec précision ce qui se trouvait à l'intérieur des 115 colis qu’un homme de 44 ans, engagé par un service de livraison privé, n'a jamais remis aux destinataires. Les autorités ont ainsi mis la main sur des vêtements pour femmes et pour hommes, des lunettes de soleil, des boucles d'oreilles, des thermomètres pour barbecue, des bottes en caoutchouc et des baskets. La valeur totale des biens volés est d’environ 44’000 francs.
Arrêté en juillet 2020, le livreur officiait pour le compte de la Poste dans les communes zurichoises de Nürensdorf (ZH), Wangen (SZ) et Brütten (ZH) depuis janvier 2020.
Vendredi 26 février, l'accusé s'est présenté devant le tribunal de district de Pfäffikon pour répondre de ses actes. Et lorsque la juge lui a demandé pourquoi il n’avait pas acheminé les colis jusqu’à destination, celui-ci a répondu de manière surprenante: «Par frustration et colère, parce que je ne trouvais pas l'adresse de livraison.»
«J’aurais accepté une peine plus longue. Je me sens coupable.»
À l'époque des faits, celui qui débarquait de Genève connaissait peu la périphérie zurichoise. C'est pourquoi, selon lui, il a accumulé les colis chez lui et en a vendu une partie. «J'ai simplement récupéré les marchandises dans mon appartement, je ne savais pas moi-même quoi en faire», a-t-il soutenu en jurant qu’il ne ferait plus jamais une chose pareille.
Au tribunal, le procureur a requis un séjour d'emprisonnement de douze mois avec sursis pour vol et une expulsion du pays pour une durée de sept ans. «J'aurais aussi accepté une peine plus longue, je me sens coupable», a répondu l’accusé. Si le séjour derrière les barreaux n'a posé aucun problème à l'homme de 44 ans, celui-ci s’est adressé à la juge afin qu’on lui accorde une autre chance: «Je ne peux pas retourner au Kosovo.»
Sans permis de séjour depuis 2009
Depuis 2009, ce ressortissant Kosovar vit et travaille en Suisse sans permis de séjour ou de travail. Pourtant, il avait auparavant travaillé comme ouvrier non qualifié, peintre et poseur de dalles. Selon son avocat, il payait ses cotisations à l'assurance maladie et à l'AVS et pensait être officiellement enregistré.
Après une longue délibération vendredi, le tribunal n'a pas rendu de verdict. Le motif étant qu’il a été difficile de traiter la procédure simplifiée. L'accusé avait déclaré au cours du procès qu'il n'avait vendu qu'une seule fois des biens volés à son beau-frère pour une valeur de 500 francs. Dans l'acte d'accusation, il est cependant question de la vente de biens supplémentaires.
Si l’homme est accusé d’avoir eu l'intention de vendre des marchandises thésaurisées, il l'a nié lors du procès. «Pour ces raisons, le tribunal n'a pas rendu de verdict, mais renverra les dossiers à l'accusation», a déclaré la juge. Un nouvel acte d'accusation sera donc rédigé et l'affaire sera traitée par le tribunal dans le cadre d'une procédure ordinaire.