JaponL'auteur d'un incendie meurtrier «accepte» sa condamnation à mort
L'auteur d'un incendie criminel qui avait tué 36 personnes dans un studio d'animation de Kyoto a renoncé à faire appel, un an après sa condamnation à la peine capitale.
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Shinji Aoba (en médaillon, juste après l'incendie) accepte le vedict.
AFPLe Japonais condamné à mort pour avoir provoqué un incendie ayant tué 36 personnes dans un studio d’animation en 2019 a finalement renoncé à faire appel et accepté la sentence du tribunal, ont annoncé mardi un avocat et les médias locaux. Shinji Aoba, 46 ans, avait été condamné à mort l’an dernier pour l’incendie des studios de Kyoto Animation en 2019, le crime le plus meurtrier au Japon depuis des décennies.
Mais ses avocats avaient fait appel du verdict, affirmant que le quadragénaire souffrait de troubles mentaux. Daisuke Okeda, un avocat représentant Kyoto Animation, a déclaré dans un communiqué mardi qu’il était «au courant que l’appel avait été retiré», mais a refusé de faire d’autres commentaires.
«Je suis responsable de ce que j'ai fait, j'accepte le verdict».
La chaîne publique NHK et d’autres médias japonais ont rapporté mardi que M. Aoba avait renoncé lundi à faire appel, citant pour leur part la Haute Cour d’Osaka. Il y a un an, M. Aoba avait pourtant annoncé qu’il ferait appel, afin de pouvoir «parler davantage» sur ce drame. «Je suis responsable de ce que j’ai fait. J’accepte résolument le verdict», avait alors assuré Shinji Aoba dans un entretien exclusif accordé au quotidien japonais «Asahi».
«J’ai essayé de m’exprimer autant que possible au cours de la procédure (en première instance, NDLR). Mais il y a d’autres choses que je veux laisser derrière moi, comme leçons pour d’autres», avait-il encore affirmé. «Je veux parler davantage à l’avenir».
Vengeance
Le 18 juillet 2019, Shinji Aoba avait fait irruption dans le bâtiment de Kyoto Animation (surnommé «KyoAni»), un studio d’animation japonais réputé, et y avait mis le feu avec de l’essence en criant «vous allez mourir», selon plusieurs témoins. Il voulait se venger de KyoAni parce qu’il était persuadé que ce studio lui avait volé une idée de scénario, une allégation fermement rejetée par l’entreprise et que les procureurs avaient qualifiée de «délirante».
Durant son procès, M. Aoba avait exprimé des regrets et également laissé entendre qu’il accepterait le fait d’être condamné à mort. Lui-même gravement brûlé dans l’incendie, il avait comparu en fauteuil roulant. Le Japon fait partie des démocraties continuant à appliquer la peine de mort, comme les États-Unis ou l’Inde. Les exécutions s’y font par pendaison. L’opinion publique japonaise reste majoritairement favorable à la peine capitale, malgré les critiques à l’étranger. La dernière exécution dans le pays, où une centaine de condamnés se trouvaient dans le couloir de la mort le mois dernier, remonte à 2022.
Les personnages de KyoAni ont marqué l'univers de l'anime japonais.
KyoAni a participé à la création de cet anime qui doit sortir en juin.