«Je veux ouvrir un restaurant en Suisse»

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Norbert de «Top Chef»«Je veux ouvrir un restaurant en Suisse»

Le candidat la plus charismatique de l'émission «Top Chef» était de passage à Fribourg. Il nous a accordé une interview vidéo en direct à revoir en intégralité.

Fabrice Aubert
par
Fabrice Aubert

L'interview intégrale de Norbert Tarayre, telle que diffusée le 4 juillet 2012 en direct sur 20minutes.ch.

C'est la première fois que vous venez en Suisse, qu'elle est votre première impression?

C'est top, je me régale. Très beaux paysages, même si ça manque un peu de soleil. Les gens sont très sympas, j'adore. Et en plus on fait trois bisous ici donc ça me plaît.

Qu'est-ce que vous connaissez de ce pays?

On connaît toujours Genève. Et Lausanne parce qu'il y a une très belle école de cuisine reconnue dans le monde et un très beau Resort aussi, le Beau-Rivage. La Suisse devient un pays culinaire, gastronomique. On en entend de plus en plus parler en France.

Pour quelle raison êtes-vous ici aujourd'hui?

Je suis venu voir un ami qui va me faire visiter tous les beaux endroits et restaurants d'ici. Voir le beau patrimoine culinaire que vous avez en Suisse.

Envisagez-vous de venir vous installer ici?

Je reviens de Paris et je parle de venir m'installer, pourquoi pas, en Suisse.

Qu'est-ce qui vous motive à venir vivre ici?

Je vous rassure la première motivation ce n'est pas l'argent ou l'idée de paradis fiscal. Pas du tout. Je pense qu'en Suisse il y a un très beau patrimoine de produits comme le fromage ou la viande. Et il y a toute une histoire et une richesse. Je suis un morbac, comme je l'ai dit, donc j'aimerais bien m'incruster. En France, tout est vu et revu. Je pense que si je m'installais en Suisse cela pourrait être très bénéfique pour moi et pour votre pays.

Votre idée serait donc d'ouvrir un restaurant?

Ah ben oui, je ne vais pas ouvrir un kebab! Je viens ouvrir un restaurant. Mais je viens aussi surtout pour poser une griffe et pouvoir m'intégrer à la Suisse et à ses traditions. Le fait qu'il y ait plusieurs cantons en Suisse va m'inspirer pour faire une cuisine un peu melting pot.

Est-ce que vous parlez le Suisse allemand ou l'allemand?

Alors là non, très compliqué pour moi. Je parle un peu espagnol et anglais… et déjà pas très bien le français! Mais je m'adapte vite. S'il faut que j'apprenne l'allemand ou une autre langue, j'apprendrai rapidement.

On vous a découvert dans «Top Chef». Que vous a apporté cette émission?

Elle a pu valider mes acquis, 15 années d'expérience, auprès de grands chefs étoilés en France. J'ai un parcours atypique et un caractère bien trempé. Je dis ce que je pense, je suis franc du collier. Et «Top Chef» m'a prouvé qu'en étant soi-même on peut réussir. On n'est pas obligé de rentrer dans un moule ou dans des codes spécifiques à la cuisine. Rester soi-même et être authentique dans la vie comme dans son assiette, ça marche. Les gens m'ont tous dit de rester comme je suis. Ce que je fais.

La cuisine c'est une passion que vous avez depuis tout petit?

Non pas du tout. J'ai été élevé dans la bouffe. Mes parents sont charcutiers et poissonniers sur les marchés en banlieue parisienne. Mais cela s'est fait par hasard. Je ne me voyais pas être cuisinier. Mais des gens passionnés m'ont inculqué ce métier, m'ont donné envie et j'ai continué. Et aujourd'hui c'est ma passion et ma priorité dans la vie.

Vous avez aussi participé à «100% euro» sur M6 en tant que chroniqueur. Un sacré défi?

Je me suis rendu compte que journaliste n'est pas un métier facile. Quand il n'y a pas de retour dans l'oreillette par exemple. Et d'aller parler aux gens. C'est plus compliqué de leur parler d'un sujet que je ne maitrisais pas complètement que de cuisine. Mais c'est une très belle expérience et j'ai appris beaucoup plus d'humilité par rapport aux gens qu'on ne voit pas: le cadreur, le journaliste, le preneur de son, etc.

Le soir de la demi-finale, vous seriez apparu à l'antenne un peu éméché, vous confirmez?

Pour ne pas démentir, on va dire que je suis né bourré! Mais non je suis né joyeux. Mais là je ne comprenais rien du tout, je n'avais pas de retour dans l'oreillette. Il faisait super chaud, on voit même le cadreur qui essuie son objectif parce que même lui n'a pas de retour dans l'oreillette et on est pris sur l'instant présent. Après c'est aussi une des choses qui m'agace un peu en France c'est qu'on est des «polémiqueurs». C'est la mentalité française, on y est habitué. Et on sais aussi que lorsqu'on rentre dans le monde télévisuel, il faut accepter que des journalistes viennent interférer dans votre bonheur. Mais cela fait partie du jeu, je l'accepte. Donc si vous voulez savoir, non je n'ai pas bu pendant mais je répondrai sincèrement, j'ai bu une bière après l'interview. C'est tout ce que je peux dire et c'est la vérité. Quand je fais des conneries je suis le premier à le dire. Mais là je vous le dis honnêtement, je n'avais pas bu pendant le match ni pendant l'interview en duplex. Mais après oui, j'ai bu une bonne binouze.

Êtes-vous content du résultat de cet euro?

Je suis mitigé. L'équipe de France, on fait les stars, on fait les beaux. Résultat: on ne fait rien du tout! On brasse de l'air et on se masturbe le cerveau. Sinon je suis très content pour l'Italie. Parce qu'ils vont très loin même quand on les voit perdants. Et je suis très heureux pour l'Espagne. Pourvu que ça dure. J'espère que l'Europe soit représentée à la Coupe du monde. Mais honnêtement j'ai très peur pour la France. L'entraîneur et le président sont partis donc cela n'annonce pas un bon présage.

Espériez-vous que la France aille plus loin?

Dès le départ j'ai vu la France en finale. Je pensais qu'elle allait gagner. Il y avait tout: des bons ingrédients, un bon chef de cuisine. Bon il manquait un bon second, parce qu'on cherchait un capitaine, un taulier dans l'équipe. Mais le président ne faisait pas confiance et ne laissait pas pleins pouvoirs à Laurent Blanc. Dès qu'il y a un grain de sable dans n'importe quel rouage, ça ne peut pas marcher. Ce qui a marché pour l'Espagne et l'Italie, c'est la confiance qu'on donne à l'entraîneur et aux joueurs. Il faut qu'on accorde moins d'importance à toutes ces simagrées comme Nasri ou Ben Arfa. Ces gens-là doivent être pénalisés dans un sens national. Ils ne doivent pas foutre les pieds dans une équipe de football. Aussi parce qu'ils sont des exemples pour les jeunes sportifs.

Vous êtes fan de foot et vouliez faire carrière dans le foot. Pourquoi cela ne s'est pas donné?

J'étais insolent, perturbateur, caractériel et avec de mauvais résultats à l'école. En plus, physiquement, je n'avais pas le potentiel pour devenir un grand joueur. Donc j'ai préféré arrêter.

Pas de regret?

Jamais! Dans ma vie je dis toujours que je préfère un refus qu'un regret. Même quand je fais des conneries, je vais au bout des choses. Moi je pose mes tripes sur la table et je montre qui je suis. Si ça plait tant mieux et sinon tant pis. Mais au moins les gens savent qui je suis, j'annonce la couleur tout de suite.

Vous avez refusé «Les Anges de la télé-réalité», pourquoi?

Je pense qu'il faut rester dans la cohésion de l'image. On m'a proposé «100% Euro» parce que j'ai fait du football. Mon autre passion c'est la cuisine. Mais pour «Les Anges de la télé-réalité», à part être mis dans une cage avec six autres hamsters et qu'on attende qu'on se bouffe dessus, qu'on fasse du sexe ou qu'on se foute un gnon dans la tronche, moi je ne vois pas l'intérêt. A part prendre un billet et voyager. Mais dans ce cas-là je préfère travailler toute une année pour me payer mon propre billet et partir en vacances avec ma femme et mes enfants sous le coude. Je préfère faire peut-être une grosse cagade avec une autre émission de cuisine qui ne marche pas mais au moins je ne berne pas le public parce que c'est grâce à eux que j'en suis là aujourd'hui. Je suis dans la cuisine et j'y reste.

Vous avez un projet d'émission avec le gagnant de «Top Chef, Jean. Que pouvez-vous nous en dire?

On a tourné un pilote d'essai. On attend la projection privée dans le groupe M6. Je peux vous dire une chose: c'était fun. Après «Top Chef», je n'ai jamais eu l'intention de faire de la télévision. On me l'a proposé mais je le fais seulement à certaines conditions: il faut que ça m'éclate, qu'il y ait beaucoup d'énergie et que ça fasse plaisir aux gens. Si c'est pour prendre 100'000 balles et faire une émission de daube, ça ne sert à rien. Après. j'ai des contrats jusqu'à 2013 pour du culinaire et du caritatif avec notamment l'association de Karine Ferrari et des parents de Grégory Lemarchal. Je vais aussi aller faire un stand à Walibi, à Lyon, où je ferai 400 bouchées offertes au public. Le peuple m'a fait grandir et je resterai toujours près de lui. On peut me demander si ma vie a changé financièrement: oui, mais je place pour mes enfants. Parce qu'il y a huit mois je faisais des rognons et des riz de veau dans une ferme de Megève par -15. Et j'ai passé six ans de galère où j'ai quand même fermé deux restaurants. Je sais ce que c'est que de ne pas avoir d'argent alors je ne le gaspille pas. Mais je n'ai pas changé de style de vie.

Mais en quoi consiste cette émission avec Jean?

Ce sera culinaire, pour les gens. Ce ne sera pas showbiz. Je rentre dans la vie des gens pour leur faire du bien. C'est tout ce que je peux dire parce que je suis tenu par un contrat. Je prépare aussi un ouvrage culinaire pour le début de l'année prochaine.

Avec toutes ces activités, vous avez encore un peu de temps pour votre famille?

Pas plus ou moins qu'avant quand je travaillais en cuisine. La différence c'est que je voyage beaucoup plus. Mais qu'on soit à 15m ou à 300km, l'important c'est ce qu'on a dans le cœur et la confiance qu'on peut avoir dans un couple.

Vous avez deux filles, comment vivent-elles votre soudaine célébrité?

Comme le père n'a pas changé, elles non plus. Pour elles quand je passe à la TV, c'est comme si je leur envoyais un MMS. On vit tout simplement, toujours au même endroit, et on ne change pas. Mais avec mon épouse, on protège nos enfants de tout le côté télévisuel. Même s'il y a très peu de mauvaises critiques à mon égard. Pendant un mois j'ai pris le métro à paris et tous les jours c'est une photo, un geste sympathique. Et toutes classes sociales confondues. Moi je me considère comme un beauf, ce qui n'est pas péjoratif mais vient de la tradition française, du terroir français. Je préfère tomber du trottoir que du 3ème quand tout ça va s'arrêter. Donc moi je reste simple.

Vous leur enseignez des recettes à votre femme et vos filles?

Ce n'est pas moi qui cuisine à la maison. Donc c'est plutôt ma femme qui a des idées. Elle fait attention à sa ligne, alors que moi je suis plutôt beurre, saucisson et un peu de pinard. Je suis plutôt bon vivant.

Vous cuisinez aussi des plats suisses?

Non, mais justement je suis venu apprendre, voir comment ça se passe ici. Je pense qu'on n'a jamais fait le tour de la cuisine. Tant qu'il y aura encore des belles régions comme la Suisse ou l'Allemagne, où je veux aussi aller faire un tour. Cela va être exceptionnel.

Comment voyez-vous votre futur? Plutôt dans une cuisine ou à la télévision?

Je suis venu ici pour toucher la cuisine. Essayer de m'intégrer en Suisse si on veut bien de moi. Parce que je n'arrive pas en terrain conquis. Actalis m'ouvre une porte qui va me faire rentrer en Suisse dans la cuisine. Et le côté télévisuel je pense que je vais le garder en France. Je suis en train de voir ce qu'il y a à faire en Suisse. Et si on veut bien de moi on va faire de belles choses ici. Je pense que la télévision c'est plus difficile que la cuisine. Donc je ne calcule pas ma vie dans la télévision. Mais la cuisine, par contre, ça c'est mon métier.

Qu'est-ce que vous aimez regarder à la TV?

Surtout les reportages de nature, de géographie ou d'histoire comme «Geo» ou «Des racines et des ailes». Parce que j'ai de grosses lacunes au niveau de l'instruction de mon pays et de l'histoire. Quand on arrête l'école à 14-15 ans, forcément on n'a pas toutes les bases. Donc j'adore ça. Et après pour me lobotomiser, je regarde des émissions un peu people comme «50min Inside». La Tv, il faut en prendre et en laisser, mais beaucoup en laisser. C'est bien parce que vous êtes à mi-chemin entre la drogue douce et la drogue dure. Cela dépend ce que vous regardez. Mais surtout, prenez toujours la télévision au 2ème degré. Ne vous fiez pas à ce qu'on vous montre. Même aux informations dès fois, c'est pas toujours exact. La Tv c'est la fenêtre du monde. Elle peut être un bienfait certain mais elle peut être très nocive pour la santé parce qu'elle joue un rôle prépondérant dans la vie de tous les jours.

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