JO 2024Aux qualifs du 100 m, les stars du circuit côtoient les ovnis
Les sprinteuses sont entrées en lice vendredi au Stade de France. Les stars y ont côtoyé des athlètes au niveau de course très variable.

Mujinga Kambundji a effectué son entrée en piste aux Jeux olympiques de Paris ce vendredi, à l'occasion des qualifications du 100 m féminin.
ImagoLa journée des qualifications a cette particularité qu’elle est «lancée» par quelques athlètes dits «exotiques» au sens sportif du terme. Les premières femmes à s’élancer - et ce sera identique lors des qualifications masculines sur 100 m - sont des athlètes réparties dans quatre séries qui n’ont théoriquement aucune chance de se qualifier pour une demi-finale et encore moins pour une finale olympique. Toutes sont de bonnes athlètes, mais leurs performances sur 100 m restent très éloignées des meilleures sprinteuses mondiales.
Le meilleur chrono personnel annoncé parmi les quatre séries du «tour préliminaire» est détenu par la Congolaise Natacha Ngoye (11’’22), un temps tout à fait compétitif au niveau olympique, soit dit en passant. Le plus lent est celui de la représentante des Tuvalu, un État indépendant de l’archipel polynésien, Temalini Manatoa (14’’21).
Avec 30 mètres de retard
Les Tuvalu font partie des pays qui bénéficient de places d’entrées attribuées au nom de l'universalité des Jeux, même si les athlètes en question ne répondent pas toujours aux standards olympiques. Ce vendredi, les premières sprinteuses à fouler le tartan violet du Stade de France viennent donc du Turkménistan, Sud Soudan, Vietnam, Pakistan, Syrie, Papouasie Nouvelle Guinée, îles Salomon et autres états peu représentés au niveau olympique.
Le meilleur chrono personnel de l’athlète des îles Salomon, Sharon Firisua, n’est pas affiché. En réalité, il n’existe pas puisque la marathonienne (72e à Tokyo en 2023) n’a jamais couru de 100 mètres en compétition en carrière. Elle a étonnamment obtenu une wild card en sprint pour les Jeux de Paris, une discipline à l’opposé de sa spécialité habituelle. Sans surprise, Firisua franchit la ligne avec 30 mètres de retard sur la gagnante de sa série, et termine au dernier rang parmi toutes les sprinteuses engagées au tour préliminaire, avec un chrono de 14’’30.
Deux Suissesses éliminées
Les huit meilleures sprinteuses sorties des qualifications obtiendront le droit de se mesurer un peu plus tard, sans grands espoirs toutefois, aux meilleures athlètes olympiques, lesquelles étaient directement qualifiées pour le premier tour. C’est le cas des trois Suissesses en lice sur le sprint court, Mujinga Kambundji (7e série), Salomé Kora (6e série) et Géraldine Frey (5e série), mais aussi de la championne du monde et favorite à l’or olympique, Sha’Carri Richardson, ainsi que des autres pointures de la discipline. L’Américaine claquera un chrono de 10’’94 en relâchant son effort après 60 mètres déjà.
Les favorites font le job, aucune ne passera à la trappe en ce premier jour de compétition. La Bernoise Mujinga Kambundji, toutefois, est la seule Suissesse à se qualifier pour les demies. La Zougoise Géraldine Frey (11’’34) et la Saint-Galloise Salomé Kora (11’’35) prennent directement la porte avec, toutes deux, des chronos très décevants.

Mujinga Kambundji s'est qualifiée sans trop forcer pour les demi-finales du 100 m qui auront lieu samedi au Stade de France.
AFPMujinga Kambundji, 2e de sa série derrière la championne d’Afrique, la Gambienne Gina Mariam Bass Bitaye, signe par contre un chrono (11’’05) encourageant pour les demies de samedi. La reine du sprint helvétique a bien maîtrisé sa course, ce qui lui a permis de relâcher son effort dans les derniers mètres. «Pour passer en finale, il faudra courir sous les 11 secondes. Il y a beaucoup de densité et de concurrence. Samedi, ce sera à fond», sourit la Bernoise. Elle vise, comme en 2021 à Tokyo (6e), une place en finale avec, peut-être, un bon coup à jouer, samedi, en fin de soirée au Stade de France.