Julien Laurence: «Je me suis lassé de « Nouvelle star»

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Julien Laurence: «Je me suis lassé de « Nouvelle star»

De passage à Genève, l'ex-finaliste genevois de l'émission de M6 a sorti un album où il chante... avec son bébé!

C'est un très bel album, «Djelem», que Julien Laurence (34 ans) a sorti en autoproduction. Un CD de couleurs et de voyages, de l'Afrique à l'Andalousie en passant par la Roumanie, où il promène sa voix chaude et sensuelle. Dès le 2 mai prochain, Julien repart en tournée avec Alain Morisod (voir les dates dans l'info-box).

Pour «20 minutes», le chanteur s'est confié avant de repartir dans sa maison à Nîmes, où il vit avec son épouse et leurs trois enfants.

− Julien, comment se passe votre vie à Nîmes?

− Je vis comme un musicien qui a déjà bourlingué et réussi, c'est ça le paradoxe. Je suis un musicien au début de sa carrière et pourtant je suis déjà retiré dans mes terres. C'est un luxe.

− Et cette vie-là, quelle couleur a-t-elle?

− La couleur des ciels de Van Gogh. Le bleu foncé la nuit et le jour plein de teintes différentes mais très lumineuses, comme j'ai rarement vu ailleurs dans le monde.

− Pourquoi n'avoir pas choisi de vivre à Paris, où tout se passe côté show-biz?

− Parce que je voulais vivre en paix. A Paris, il y a une émulation, comme dans toutes les grandes villes, mais ce n'est pas là qu'on puise des idées, des images.

− Sur la chanson «Tango Forever», on entend les pleurs d'un bébé…

− Il s'agit de ma fille, Jeanne. Elle dormait dans son petit landau à côté de moi quand j'enregistrais cette chanson. Soudain, elle s'est réveillée et elle s'est exprimée comme ça. C'était tellement spontané, ça collait tellement à la chanson que j'ai gardé cette voix. C'est un peu de magie qui a traversé la pièce.

− Sur le titre «Sissu», vous évoquez avec force la dramatique famine en Afrique. On vous entend parler un dialecte africain…

− Oui il s'agit du swahili et ce que je dis est le début de la Déclaration des droits de l'homme. Je trouvais ce texte puissant pour évoquer cette tragédie quotidienne mais oubliée d'un garçon qui meurt de faim.

− Dans ce texte, vous parvenez à être percutant avec des mots simples et justes.

− J'ai essayé d'écrire des chansons pendant des années, et je me suis aperçu que lorsqu'on n'a pas vécu et ressenti des choses, on fait de belles phrases avec de belles rimes, mais sans vraiment de profondeur. Quand la simplicité part du cœur, les mots sortent tout de suite.

− Regardez-vous la saison actuelle de «Nouvelle star»?

− Je dois être franc, je me suis lassé de tout ça. D'abord parce que j'y ai participé et quand on voit l'envers du décor, c'est moins magique. La recherche de nouveaux talents, c'est une chose, mais cette émission cherche avant tout à faire de l'audience. La musique passe au second plan. Je préfère regarder un bon DVD d'un musicien.

− Chanter avec Alain Morisod et les Sweet People, cela ne vous colle pas une étiquette démodée?

− Pourquoi ne pas tout mélanger ? Je n'appartiens pas à un public en particulier, seulement aux gens qui aiment ce que je fais, peu importe leur âge. Dès que je peux transmettre des émotions, ça m'intéresse. Quand je suis sur la scène avec Alain Morisod, je suis touché de la fidélité de son public. C'est une expérience captivante. Je me dis: «En fait, qu'est-ce qu'une carrière? Qu'est-ce que le succès? Est-ce que ce n'est pas justement traverser les années avec un public?»

− Vous préparez un nouvel album?

− Oui, il sortira en mai et sera composé de ballades. Le titre sera «Lady Day», en hommage à Billie Holiday. Ce sera un album plus bluesy et jazzy.

Pascal Pellegrino

Julien Laurence en concert à Carry-le-Rouet (F) en 2006

Extraits de concert de Julien Laurence en décembre 2007, lors de la tournée de Noël d'Alain Morisod

LES DATES DE LA TOURNÉE

Dès le 2 mai, Julien Laurence chantera avec Alain Morisod et les Sweet People lors d’une tournée dont voici les dates. Pour les renseignements sur la location des places, dirigez-vous sur le site :morisod.com

MONTREUX: vendredi 2 mai, Auditorium Stravinsky.

VILLARS-LE-TERROIR: samedi 3 mai, halle polyvalente.

SAINTE-CROIX: vendredi 9 mai, centre sportif.

AUTIGNY: samedi 10 mai, salle polyvalente.

TRAMELAN: dimanche 11 mai, La Marelle.

CHAMOSON: samedi 17 mai, Chapiteau.

VERSOIX: dimanche 18 mai, Salle Adrien Lachenal.

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