VaudL'arrivée du tram à Lausanne sur de bons rails
Le canton de Vaud et la ville ont trouvé un accord avec une partie des commerçants lausannois sur l'une des principales pommes de discorde du projet, l'arrivée du tram à la place de l'Europe, en plein coeur de la cité.
Le retour du tram à Lausanne a franchi un obstacle. La première étape du projet d'axes forts de l'agglomération Lausanne-Morges peut désormais aller de l'avant. Ce premier pas comprend le tram (t1) entre la gare de Renens et le centre-ville de Lausanne et les premiers éléments des lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) entre l'est et l'ouest de l'agglomération.
Ce développement des transports publics au coeur de la ville implique la fermeture aux voitures d'artères fréquentées comme l'axe entre Chauderon et St-François ou la rue de Genève. La mise à l'enquête avait donné lieu à quelque 130 oppositions, en été 2012.
Longues discussions
Depuis lors, les autorités ont mené de longues discussions avec les opposants et ont accepté de revoir leur projet. Une convention a été signée avec les représentants d'une majorité de commerçants. Elle garantit l'accessibilité au centre-ville durant le chantier et après, aussi bien pour les clients que pour les livraisons.
«L'arrivée du tram est une contrainte, mais aussi une chance pour faire évoluer l'espace urbain», a expliqué jeudi la conseillère d'Etat Nuria Gorrite. Elle a salué «les propositions constructives» et «l'esprit d'ouverture» des partenaires, rappelant qu'il est «essentiel» de réussir à construire ce tram pour aller «chercher un maximum de gens vers l'ouest», là où l'agglomération se développe.
Terminus revu
Concrètement, l'arrivée du tram au Flon, sur la place de l'Europe, a été revue pour répondre aux vives critiques. Le terminus a été reculé d'une dizaine de mètres et le cheminement des bus modifié. La surface piétonne a ainsi nettement augmenté.
La variante du tram en sous-sol, proposée notamment par des commerçants du Flon, a été examinée en détail et écartée. Elle engendrerait un surcoût de 83 millions, a expliqué le municipal lausannois Olivier Français. Et elle renchérirait de 75 millions le prolongement de la ligne prévu dans un deuxième temps.
Berne tranchera
Il reviendra à l'Office fédéral des Transports (OFT), l'autorité décisionnelle, de traiter les oppositions qui seront maintenues et de délivrer l'autorisation de construire. Au mieux, selon un scénario très optimiste, l'autorisation pourrait tomber dans le courant de l'été et les travaux débuter vers la fin de l'année.
Les autorités visent une mise en service du tram vers 2018. Les premiers travaux concerneront l'aménagement de la rampe Vigie-Gonin, qui permettra de dévier une partie du trafic du centre-ville.
Les commerçants souhaitent que les travaux ne soient pas trop retardés: «Il serait très mauvais pour nous d'avoir en même temps le chantier de la gare de Lausanne et celui des axes forts», a déclaré leur représentante Helena Druey. (ats)