GenèveLa campagne de Fabienne Fischer dans le viseur
Selon un élu MCG, l’ex-conseillère d’Etat aurait employé des fonctionnaires pour sa candidature. Ce qui est interdit.

La conseillère d’Etat Fabienne Fischer n’a pas été réélue lors de l’élection au Conseil d'État au printemps 2023.
Lucien FortunatiLes fonctionnaires au service de l’ancienne conseillère d’Etat Fabienne Fischer ont-ils dépassé les limites? Aux yeux du MCG Daniel Sormanni, la réponse est oui. Sur le plateau de Léman Bleu, lundi soir, le député a exposé un classeur contenant 227 pages de mails et 38 pages d’agenda. Autant de documents obtenus au nom de la Loi sur l'information du public (LIPAD).
Dénonciation pénale
Il y voit la preuve irréfutable que les communicants du Département de l’Economie et de l’Emploi (DEE), payés par l’Etat, ont en fait œuvré pour la campagne personnelle de la magistrate verte lors des cantonales de mars 2023. De quoi inciter le député à déposer une dénonciation pénale le 24 avril.
«Il y a utilisation abusive des deniers du contribuable», estime Daniel Sormanni, mettant en avant le rôle du chargé de communication et d'information au sein du Secrétariat général du DEE et de la secrétaire général adjointe, l’ex journaliste de la RTS, Esther Mamarbachi. «Cela va de la préparation de soirées électorales à l’intervention sur le programme en passant par la gestion de son site Internet. Les mails sont clairs.»
«Indignée» par ces accusations
La lecture des documents ne permet pas d’être aussi catégorique. Dans la majorité de ces échanges, la porte-parole est simplement en copie. Certains observateurs estiment que l’affaire pourrait se dégonfler. De son côté, l’avocat de Fabienne Fischer, Robert Cramer, a lancé la contre-offensive déclarant que sa cliente était «indignée» par ces accusations. «Elle tient à préciser qu’elle a entièrement pris en charge les frais liés à sa campagne électorale notamment ceux du mandataire qu’elle a engagé à cet effet.» Feu de paille ou scandale étatique? Une procédure pénale est en cours.
«L’occasion de réfléchir aux règles»
Président du PLR, Pierre Nicollier est «surpris voire outré par l’ampleur» du dossier. «On doit éviter ces situations. Un employé avec un contrat de droit public n’est pas au service du magistrat mais du département!» Selon Caroline Marti, cheffe de groupe PS, «il doit y avoir une distinction claire entre les activités de campagne qui doivent être menées par les candidats, les partis et les militants et celles du département». Refusant de commenter l’affaire, la présidente des Verts, Delphine Klopfenstein estime que «c’est l’occasion de réfléchir aux règles qui ne sont pas forcément claires».