Genève AéroportLa direction de Dnata lâche du lest face aux grévistes
Le débrayage d’une partie du personnel de l’entreprise d’assistance au sol Dnata a débuté à 4h dimanche. Le mouvement est toujours en cours, mais des négociations avec la direction ont actuellement lieu.
«Nous, on restera là le temps qu’il faudra tant que nous n’aurons pas obtenu ce que nous voulons», clame une petite centaine de collaborateurs en grève de Dnata postés sur le parking, devant le check-in de Cointrin dimanche. «Cela fait de nombreuses années que nous souffrons dans de mauvaises conditions», lance un employé. Un autre ajoute: «nous n’avons pas de convention collective (CCT) depuis 2017, donc la direction fait ce qu’elle veut de nous». Un troisième rappelle que «on s’est pliés en 25 pour faire tourner l’entreprise pendant le covid et maintenant nous en sommes réduits à mendier de meilleures conditions de travail».
«Nous ne sommes pas loin d’aboutir», espère le syndicat
Au sortir d’une réunion avec la direction de l’entreprise d’assistance au sol Dnata, terminée vers 7h30, Jamshid Pouranpir, du syndicat des services publics (SSP), avait le sourire. De nombreuses revendications des employés ont été acceptées, selon lui. La direction de l’entreprise émiratie a confirmé le retrait définitif de la très contestée baisse des cotisations pour la prévoyance professionnelle. Mais surtout, l’introduction d’une convention collective de travail, qui intègre une prime sur la pénibilité du travail, ainsi que la compensation du travail de nuit et du dimanche, a été acceptée. Par ailleurs, les menaces de licenciement des grévistes ont été retirées.
Reste la hausse de salaire de 5% exigée par les collaborateurs. La direction maintient sa proposition d’une augmentation de 3%. Cela pourrait être accepté par le personnel, selon le SSP, si la direction de Dnata plie sur les primes demandées, notamment pour le service de nettoyage et pour le personnel chargé de pousser les avions sur le tarmac. «Les choses ne sont pas encore toutes réglées, mais nous ne sommes pas loin d’aboutir», pense Jamshid Pouranpir. Une nouvelle réunion entre le syndicat et la direction de l’entreprise a débuté vers 8h.

Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical du SSP.
Après l’échec des conciliations de ces derniers jours, le contact a été rompu en fin de semaine, mais ce dimanche depuis 6h15, les négociations ont repris entre le syndicat des services publics (SSP) et la direction de l’entreprise émiratie. Du côté de l’aéroport, «la situation est sous contrôle» a déclaré Ignace Jeannerat, porte-parole de Cointrin, vers 7h30, ajoutant: «pour l’heure il n’y a pas de bouchons au niveau des passagers». Un vol Air-France pour Paris a été annulé, un deuxième devrait suivre. Un vol British Airways pour Londres est parti avec 2h de retard. Des retards et annulations sont toujours possibles pour les vols opérés par la compagnie (voir encadré), un bilan final sera dressé en fin de journée.
«Pour l’instant c’est calme», estime Mirko, un habitant de Bussigny (VD) qui attend son vol. «Mais on a pris nos précautions pour venir plus tôt». Dans le hall de départ, on ne constate pas de problème particulier pour une journée où 52’000 passagers sont attendus. Ce dimanche, Dnata est en charge de 85 vols sur les 419 prévus à Cointrin.
Quelles conséquences pour les passagers?
Cointrin attend quelque 52’000 visiteurs, dimanche. Le débrayage au sein de Dnata va forcément ralentir les opérations aéroportuaires. Dans ce type de situation, il est toujours conseillé de venir très en avance; au moins trois heures avant l’heure prévue de décollage. Les voyageurs sont également invités à consulter le site internet de Genève Aéroport et à se renseigner auprès de leur compagnie aérienne.
L’impact de la grève de dimanche sera certainement moins important pour les passagers qu’en juin dernier, lorsqu’un mouvement social historique avait totalement paralysé l’aéroport pendant plusieurs heures. De nombreux services avaient alors cessé leur travail. Les opérations de Dnata, elles, concernent 25% du trafic à Cointrin. L’entreprise est active dans l’émission de billets, l’acheminement de personnes et de bagages, ou encore dans le fret aérien. Elle collabore avec easyJet (pour le dégivrage des avions), et plus largement avec British Airways, Air France, Iberia, KLM, Emirates, Air Lingus et Ethiopian Airlines.