Genève – La fillette refusait de voir son père: envoyée en foyer

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GenèveLa fillette refusait de voir son père: envoyée en foyer

Le Tribunal de protection de l’enfant a abruptement placé une petite fille pour créer du lien avec son géniteur.

La famille maternelle de I. (sa tante accroupie au centre, sa grand-mère en blanc) et ses amis ont manifesté vendredi sur la plaine de Plainpalais pour dire leur désapprobation de l’action du SPMi.

La famille maternelle de I. (sa tante accroupie au centre, sa grand-mère en blanc) et ses amis ont manifesté vendredi sur la plaine de Plainpalais pour dire leur désapprobation de l’action du SPMi.

20 minutes / jef

«Je pensais que cette pratique était terminée… mais non!» s’étrangle Me Sandy Zaech. Jeudi 13 janvier, la police et le Service de protection des mineurs (SPMi) ont extrait de l’école I., 7 ans, pour l’emmener dans un foyer. Sa tante, chez qui elle vivait, n’avait même pas été mise au courant. «Ils l’ont prise comme si j’étais une droguée. On nous reproche qu’elle ne veuille pas voir son père», se lamente-t-elle.

I., dont la mère réside au Brésil depuis son tout jeune âge, a toujours été gardée par sa grand-mère puis sa tante, dans un cadre aimant. Sa scolarité se déroule sans accroc. Son père, absent depuis sa naissance, n’a réapparu qu’en 2020. Depuis, il tente de renouer le contact et semble adéquat, juge le SPMi. Mais la petite, qui l’a vu en milieu médiatisé à quelques reprises, refuse mordicus de le rencontrer. Le SPMi estime qu’elle est influencée par sa famille maternelle, qui nourrirait du ressentiment à l’endroit du papa.

Le 11 janvier, le Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant (TPAE) a attribué la garde à ce dernier et a décidé du placement, vu comme une étape transitoire. Me Zaech, qui défend la tante, s’émeut d’une expérience «hautement traumatisante» pour I. «Aucune urgence ne justifiait de l’arracher à sa vie équilibrée!» Jeudi, elle a obtenu de la Cour de justice l’effet suspensif et le droit (que le SPMi a rapidement tenté d’entraver, lire ci-dessous) pour la tante de récupérer I., le temps qu’un recours soit étudié. Mais elle fustige la doctrine de la protection de l’enfance. «Placer un petit qui va bien pour créer un lien qui n’existe pas, du point de vue de la proportionnalité, cela ne va pas!»

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