Réactions aux annoncesLa gauche est satisfaite, la droite et les restaurateurs ont la mine défaite
Des branches économiques catastrophées, des partis politiques divisés: les réactions aux annonces du Conseil fédéral n’ont pas tardé.

Les décisions en bref:
Tous les magasins peuvent rouvrir dès le lundi 1er mars, comme annoncé. Idem pour les musées, zoos et salles de lecture des bibliothèques.
Le sport et les activités culturelles sont autorisés pour les jeunes jusqu’à 20 ans, et non plus seulement 18 ans.
Les prochains assouplissements se feront le 22 mars et non plus seulement le 1er avril.
Dans l’espace public à l’extérieur, les rassemblements sont autorisés dès lundi jusqu’à 15 personnes.
Les restaurants et terrasses, même sur les pistes, doivent par contre rester fermés.
«Un lockdown des restaurants ne peut pas être une stratégie à long terme», a dit le président de GastroSuisse Casimir Platzner à l’issue des annonces du Conseil fédéral. «Ils nous répètent qu’il faut trouver un chemin… ils ont bien trouvé le chemin des restaurants, et c’est un chemin de croix», a poursuivi le président de GastroVaud Gilles Meystre.
La perspective d’une réouverture légèrement plus tôt que prévu, le 22 mars, ne soulage en aucune manière la faîtière. «Les restaurateurs ne sont plus au bord du gouffre, ils sont dans le gouffre», estime Gilles Meystre.
Tout le monde a la science de son côté
Pour GastroSuisse, il n’y a aucune donnée scientifique qui indique que les restaurants sont des lieux où le niveau d’infection est plus élevé qu’ailleurs. Le Conseil fédéral, lui, rappelait qu’il analysait toujours la situation à l’aune «de faits établis».
La dispute ne semble pas près de se terminer, d’autant que chacun semble avoir décidé de croire en sa propre vérité, et de s’y tenir, coûte que coûte. À l’issue de l’intervention du Conseil fédéral, le Parti socialiste prenait également position, pour saluer des décisions qui avaient été prises de manière «scientifiquement fondée».
La gauche demande plus d’aides
«Le PS se félicite que le Conseil fédéral resserre les rangs, s’en tienne à sa ligne de conduite raisonnable et planifie des mesures d’ouverture scientifiquement fondées. Associée à la campagne de vaccination, cette stratégie donne à la population une perspective pour ce printemps et cet été», dit le PS, qui réitère sa demande d’une meilleure efficacité des aides économiques. Les Verts ont aussi jugé satisfaisante la position du Conseil fédéral.
Pour l’UDC, Keller-Suter et Cassis sont des mauviettes
L’UDC, elle, conserve son ton habituel: «un véritable affront», «les chicaneries du gouvernement»… Le parti, dont nul n’ignore le peu d’amour qu’il porte à Alain Berset, ne manque d’ailleurs pas l’occasion de traiter les deux conseillers fédéraux PLR de mauviettes: «Le conseiller fédéral Berset a réussi à faire passer toutes ses propositions et les deux conseillers fédéraux PLR n’ont manifestement pas le courage de le stopper.»
Le PLR, lui, dans des termes modérément critiques, dit que la consultation du Conseil fédéral «n’en portait que le nom» et que le fait qu’il n’y ait même pas d’ouvertures partielles dans la gastronomie est «incompréhensible». Economiesuisse dénonce également les hésitations du gouvernement.
Au centre, pour le président des Vert’libéraux Jürg Grossen, le Conseil fédéral n’a pas cédé aux pressions «de ceux qui ne savent plus s’ils sont un parti gouvernemental ou d’opposition», dit-il en guise de pique à l’adresse de l’UDC.
Genève prône aussi la prudence
Anne Emery-Torracinta, présidente du gouvernement genevois, a souligné que les décisions du Conseil fédéral «allaient dans le sens voulu par Genève», soit un calendrier de réouvertures anticipé. Son collègue, le conseiller d'Etat chargé de la santé Mauro Poggia a «salué cet assouplissement progressif», notant toutefois que «la pandémie n'est pas derrière nous. La situation reste préoccupante, pas alarmante, mais pas rassurante non plus». L'élu a assuré que Genève ne se montrera pas plus restrictif que la Confédération et a exhorté la population a se montrer disciplinée en dépit d'une météo radieuse «qui risque d'induire de l'insouciance».