Votations 25 septembreLa gauche ne veut pas de passe-droits pour les multinationales
Le comité référendaire contre la suppression de l’impôt anticipé, soumise au peuple le 25 septembre, estime que la réforme se fera au détriment de la population.

Le comité référendaire devant la presse ce jeudi 25 août.
PS SuisseLa gauche et les syndicats ont dénoncé jeudi à Berne le projet d’abolition de l’impôt anticipé sur lequel les Suisses doivent se prononcer le 25 septembre. Selon le comité qui a lancé le référendum contre la réforme, celle-ci favorisera essentiellement les investisseurs et les multinationales.
Selon la gauche, la suppression de l’impôt anticipé favorisera la criminalité fiscale des grands investisseurs et des oligarques. Il en résultera des pertes fiscales pouvant aller jusqu’à 800 millions de francs par an si les taux d’intérêt augmentent. Et c’est la population qui en paiera l’addition, estime-t-elle.
L’État privé de centaines de millions
«Le coût véritable de cette réforme pour la population n’a pas été calculé de manière sérieuse. C’est indécent», critique le conseiller national Cédric Wermuth, coprésident du PS Suisse, cité dans le communiqué. «Cette réforme a pour seul effet d’offrir de nouveaux passe-droits aux multinationales et aux investisseurs étrangers», dénonce-t-il.
«On veut priver l’État et les services publics de plusieurs centaines de millions de francs, tout en facilitant la criminalité fiscale. Ça suffit!», tonne lui aussi le président de l’Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard.
Sacrifices inacceptables
Pour le conseiller national vaudois et vice-président du PS Samuel Bendahan, «les sacrifices que devra encore faire la population, particulièrement la classe moyenne, ne sont pas acceptables», estime-t-il. «Toutes les réformes fiscales récentes, qu’elles aient échoué ou qu’elles soient encore sur la table, ont une chose en commun: elles ne profitent jamais à la classe moyenne», rappelle-t-il.
Le projet est en outre «irresponsable», selon la conseillère nationale (Verts/VD) Sophie Michaud Gigon qui rappelle qu’il fera perdre des centaines de millions de francs et qu’ils feraient mieux d’être investis dans la transition énergétique.