Bâle-CampagneLa jeunesse souffre: le nombre de lits occupés en psychiatrie a doublé
Les frustrations liées à la pandémie peuvent se traduire par des actes visibles, comme les récentes manifestations de violence à Saint-Gall ou à Sion. Mais elles peuvent aussi faire imploser les jeunes, qui sombrent dans la dépression.

L’anxiété grandit chez les jeunes depuis le début de la pandémie
PixabayLa pandémie et les frustrations liées aux restrictions sanitaires mène parfois des jeunes à la violence, comme cela a été le cas récemment à Saint-Gall et à Sion. Mais le Covid-19 a aussi des conséquences sur la santé psychologique. À Bâle-Campagne, par exemple, la présence de jeunes dans des structures psychiatriques a doublé depuis plusieurs mois, rapporte «Blick». Brigitte Contin, responsable du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de Liestal, explique que quarante jeunes patients sont actuellement pris en charge, alors que la structure n’est prévue que pour vingt mineurs. Et une quinzaine d’autres sont sur une liste d’attente et ne pourront pas être accueillis avant plusieurs semaines.
Si, pour la responsable, cette «augmentation massive» n’est pas forcément liée au Covid-19, les conséquences de la crise sanitaire constituent en revanche un puissant catalyseur: entre le chômage partiel, voire la perte d’un emploi, et le manque de lien social, les parents ont bien de la peine à soutenir leurs enfants, explique Brigitte Contin. Depuis novembre dernier, malgré l’engagement de deux psychologues supplémentaires, le manque de temps et de places ne permet pas de répondre à la demande. «Pour chaque patient qui part, il en arrive deux nouveaux», confie la responsable, qui se dit convaincue que «le coronavirus va nous occuper encore très longtemps».
Et la conclusion revient à une jeune patiente de 17 ans, qui reprend peu à peu pied, cinq mois après son hospitalisation: «Si vous n’allez pas bien, ne vous cachez pas. Et n’ayez pas honte de demander de l’aide.»