Onex (GE): La justice accepte les recours contre le projet d’académie du Servette FC

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Onex (GE)La justice tacle le projet d’académie du Servette FC

Le Tribunal administratif a accepté les recours des opposants à l’implantation du centre de formation du football genevois, dans le parc des Evaux. Le Canton, déçu, prend acte.

Le Centre intercommunal de sports, loisirs et nature des Evaux, à Onex (GE).

Le Centre intercommunal de sports, loisirs et nature des Evaux, à Onex (GE).

Lucien Fortunati/TDG

«Le parc des Evaux, c’est notre jardin et il le restera», ont jubilé mardi les opposants à l’établissement provisoire de l’académie du Servette FC sur le site onésien. Le Tribunal administratif de première instance (TAPI) a en effet annulé les autorisations de construire cantonales.

Plans mal fichus

Sans même aborder l’ensemble des points soulevés par les recourants – un collectif d’associations de protection de la nature et de riverains, ainsi que les communes d’Onex et de Bernex - la justice genevoise a estimé que les lacunes du concept de mobilité présenté par le Canton suffisaient à recaler le projet. «La condition liée à l’équipement, en termes d’accès aux parcelles concernées (…) n’apparaît nullement garantie», a décrit le TAPI. Dès lors, la mise en œuvre des autorisations de construire «sans que l’aspect mobilité, élément déterminant du projet, n’ait été réglé viole l’obligation d’équipement des parcelles concernées.» Un camouflet pour l’Etat? Ce dernier n’a pas réagi sur ce point (cf. encadré ci-dessous).

«Nous ne sommes ni contre le Servette, ni contre le football, ni contre les jeunes, ont de leur côté assuré les opposants. Vu la situation climatique, nous avons agi pour sauver un cadre naturel et un espace public magnifiques.» 

Appelée à quitter son site de Balexert, où il est prévu d’édifier un cycle d’orientation pour quelque 900 élèves de 12 à 15 ans, la maison grenat visait le centre des Evaux, le temps de se trouver un point de chute définitif, qui pourrait se situer à Vernier, dès 2031. Dans le parc onésien, le pôle de formation du football genevois chapeauté par le SFC, avec ses dizaines de juniors, prévoyait la rénovation de quatre terrains de football et la construction d’un bâtiment de 2900 m². Les adversaires du projet craignaient des atteintes au patrimoine naturel du parc et des nuisances liées à la mobilité.

Effet domino

Quid maintenant de la suite? «Nous espérons que le Canton aura compris qu’il faut s’arrêter là. Dans le cas contraire nous sommes déterminés à nous battre jusqu'au bout», a prévenu Jean Hertzschuch, membre du collectif. Qui pour l’heure se refuse à prendre position sur le projet d’académie à Vernier. «C’est bien trop prématuré. Nous resterons vigilants mais notre objectif n’est pas d’être contre tout.»

Les vainqueurs du jour n’ont pas non plus souhaité s’exprimer sur l’effet domino induit par leurs recours, le verdict de la justice et les faiblesses du projet cantonal. Sans alternative, le centre du Servette est condamné à rester sur ses terrains vétustes et exigus de Balexert. Le retard ainsi pris dans la construction du futur cycle d’orientation du Renard, sur ce même périmètre, a été chiffré par l’Etat à des dizaines de millions de francs. 

Le Canton attend de voir

Alors qu’une piste se dessine pour établir le pôle de formation du football genevois au lieu-dit «La Crotte-au-Loup», à Vernier, d’ici 2031, vaut-il la peine pour l’Etat de recourir contre le verdict du Tribunal administratif? Cela suppose un long combat, avec le risque de devoir monter jusqu'aux instances judiciaires fédérales. Le Canton se tâte: «Nous analysons actuellement les suites à donner à ce dossier», répond-il succinctement. Il relève cependant que la décision du TAPI «fait prendre un retard considérable au projet de pôle football provisoire et à la construction de nouvelles écoles dont le canton a grandement besoin».

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