
Santé sexuelleLa masturbation soulage les douleurs menstruelles
Les hormones libérées pendant l’orgasme auraient notamment un rôle sur notre perception de la douleur.
La masturbation soulagerait-elle les douleurs de règle chez la femme? Selon les résultats d’une étude clinique lancée par le géant du sextoy féminin Womanizer, c’est un grand oui. Après seulement trois mois de masturbation régulière, les crampes menstruelles tendraient à diminuer sensiblement.
En mai dernier, la marque de sex-toy demande à 486 femmes âgées de 18 à 49 ans de remplacer leurs antidouleurs traditionnels par de la masturbation au moment des menstruations. Puis, chaque mois, les participantes sont invitées à évaluer l’intensité et la fréquence de leurs douleurs. Deux paramètres qui auraient diminué pendant l’étude puisque à la fin de la phase test, 70% des participantes ont indiqué que la masturbation réduisait l’intensité des douleurs et 42% d’entre elles ont remarqué une réduction de la fréquence des douleurs. Enfin, après cette étude, plus de 90% des participantes recommandent la masturbation pour soulager la douleur et 85% d’entre elles prévoient de maintenir cette nouvelle routine.
L’impact des hormones
Pendant l’orgasme, plusieurs hormones sont libérées par le cerveau. Les endorphines, tout d’abord, ont un impact direct sur la perception et le traitement de la douleur et neutralisent les effets de la prostaglandine, une hormone nécessaire au bon fonctionnement de notre corps mais dont le surplus est responsable de règles aux contractions plus douloureuses et de diarrhées. L’ocytocine, également produite par le cerveau après l’orgasme, réduit quant à elle le cortisol, l’hormone du stress, et permet un effet relaxant. Enfin, la dopamine, connue sous le nom de «molécule du bonheur», provoque euphorie et sensation de plénitude. C’est donc ce shoot de bien-être qui permettrait de relayer au second plan les procédés chimiques causant les douleurs menstruelles. À noter également que pendant l’orgasme, le flux sanguin de notre corps augmente ce qui permet la relaxation de nos muscles et une sensation de confort.
Le «Gender Health Gap»
La dysménorrhée, soit les douleurs menstruelles en jargon médical, touche près de 86,6% des femmes en Suisse selon une étude. Pourtant, malgré le fait qu’ils soient largement répandus dans la population, ces symptômes font rarement l’objet de recherches et cette étude clinique est une première mondiale. «Aujourd’hui, rien de tel n’avait encore prouvé le lien entre masturbation féminine et le soulagement des douleurs liées aux règles, tous deux souvent encore considérés comme des sujets tabous, alors qu’il est connu depuis bien longtemps que la masturbation masculine aide à la relaxation par exemple», explique le docteur Gilbert Bou Jaoudé, médecin sexologue. C’est ce qu’on appelle le «Gender health gap», soit le fossé entre les sexes en matière de santé expliqué notamment par le fait que les femmes aient longtemps été négligées en médecine et dans les recherches.