La Neuveville (BE): Electrocution fatale dans le lac: des condamnations avec sursis

Six ans après la mort de leur fille électrocutée dans le lac de Bienne avec sa chienne Makani et une passante, Miranda Birdsall, les parents de Claire Schläfli ont assisté mercredi à la condamnation de quatre techniciens: le Tribunal du Jura bernois - Seeland a décelé des «fautes graves» et des «violations crasses» dans l'installation électrique défaillante du port de La Neuveville (BE).

Pourquoi l'eau du port était-elle électrisée en ce jour de mai 2017, et à qui la faute? La cour a établi qu’un électricien avait introduit un câble électrique dans le tube inférieur d'une barrière, lequel n’a pas été immobilisé. Et à cause d’un ponton mobile qui faisait bouger le tube, le câble électrique s’est dénudé, ce qui a permis au courant d’atteindre l’eau du lac. Mais d’autres erreurs ont été commises, comme le retrait d’un disjoncteur qui aurait coupé l’électricité en 0,4 seconde en cas de problème.

Pour la juge Maryvonne Pic Jeandupeux, les règles de prudence ont été ignorées de manière répétée et ces éléments sont constitutifs d'un homicide par négligence. Elle a comparé l’installation réalisée par les prévenus à une voiture dont «les boulons de roues sont desserrés». «Personne ne s'attend à être électrocuté en touchant une barrière», a asséné la juge. Avant de comparer les quatre prévenus à... Gaston Lagaffe qui construirait une maison de bric et de broc en disant: «J'ai essayé de faire quelque chose, est-ce que ça pourrait marcher?»  Deux femmes et un chien d'aide en cas de catastrophe en ont payé le prix.

La juge a prononcé des peines en jours-amende avec sursis pendant deux ans, la plus élevée, de 45’000 francs, sanctionnant le gestionnaire du réseau électrique communal. Deux des huit prévenus ont en revanche été acquittés et indemnisés.