Coronavirus«La prochaine vague viendra mais elle sera différente»
En marge du Festival de Locarno, Alain Berset s’est exprimé sur la pandémie. Il parle, entre autres, de 4e vague et de 3e dose de vaccin.

«Il est clair que ce ne sont pas les pharmas qui décideront si une troisième dose est nécessaire.»
20 minLa «Südostschweiz» a rencontré le ministre de la Santé le 5 août dernier et publie ce jour une grande interview. Le Fribourgeois revient sur cette année et demie et se projette dans l’avenir. Il constate que le fédéralisme a conduit, en automne dernier, à des mesures différentes selon les cantons. Puis le Conseil fédéral a repris la main.
Est-ce que nous sommes confrontés au même scénario pour cet automne demande le journal? «Non. La situation n’est pas comparable à celle d’il y a un an. En 2020, nous étions à la merci du virus. Ce n’est plus le cas. La vaccination n’est pas un remède miracle, mais c’est une étape cruciale pour sortir de la pandémie. Tout le monde entrera tôt ou tard en contact avec le virus. La question sera de savoir si cela se fera par le développement de la maladie avec toutes les conséquences possibles, y compris les plus graves ou si les personnes seront protégées car elles auront été vaccinées.» Pour l’automne, ce sont les mutations qui suscitent le plus d’inquiétudes.
Changement de priorités
Aujourd’hui, environ la moitié de la population a reçu deux doses de vaccin. Est-ce que cela sera suffisant pour stopper une prochaine vague? «La prochaine vague viendra mais sera différente. Les personnes vulnérables et les séniors sont bien vaccinés (80% de taux de vaccination). Bien sûr c’est moins que les 98% en Grande-Bretagne. Il serait important que chez les moins de 50 ans, nous ayons davantage de personnes vaccinées.» Alain Berset ajoute que les mesures actuelles tendent à protéger les capacités hospitalières. «Il ne s’agit plus de protéger la population non vaccinée», indique-t-il. Et d’exhorter chacun à se faire vacciner.
Quant à savoir si une troisième dose, dite de rappel, sera nécessaire, le socialiste déclare: «Nous allons examiner cela très attentivement avec nos spécialistes. Il est concevable qu’une troisième injection soit bénéfique pour les personnes âgées. Mais ce ne seront pas les pharmas qui décideront si une troisième piqûre est nécessaire.»
Déjà des troisièmes doses administrées
«Blick» a fait la tournée des cantons pour savoir si une troisième injection avait déjà été faite en Suisse. Dans presque tous les cantons, c’est déjà le cas, mais leur nombre est minime. Depuis le 6 juillet, à Bâle-Ville, neuf personnes ont reçu le sérum pour la troisième fois. Il s’agit de gens souffrant d’immunodéficience sévère. Jan Fehr, infectiologue et professeur à l’Université de Zurich précise: «Le but de cette troisième dose est un complément à la vaccination de base. Il ne s’agit pas d’un rappel.» À Soleure, ce sont douze personnes qui sont dans ce cas et à Zoug, une seule.