La RéunionL'épidémie de chikungunya fait deux premiers décès
Les victimes, des personnes âgées, sont les premières depuis la flambée qui a démarré en août 2024, sur l'île française de l'océan Indien.

Plus de 8500 cas ont été recensés sur l'île, l'infection étant due au moustique tigre.
Photo d'illustration/IMAGO/NurPhotoUne épidémie de chikungunya à La Réunion, île française de l’océan Indien, a fait deux morts, deux personnes âgées de 86 et 96 ans, ont annoncé les autorités locales. Il s'agit des premiers décès confirmés depuis le déclenchement de l’épidémie en août 2024.
Survenue à l'été 2024, la flambée de chikungunya s’est intensifiée ces dernières semaines à La Réunion. Plus de 8500 cas autochtones ont été recensés, l’infection étant due au moustique tigre.
L’épidémie «s’est accélérée ces dernières semaines et s’étend désormais à tout le territoire», notent les autorités dans le communiqué et «bien qu’aucune tension n’affecte le milieu hospitalier à ce stade, 77 patients ont été admis aux urgences du 3 au 9 mars, selon le dernier bilan sanitaire de l’Agence régionale de santé (ARS) publié mercredi.
Démoustication en cours
La semaine dernière, le préfet de l’île avait déclenché le niveau 4 du plan Orsec, correspondant à une «épidémie de moyenne intensité». Quelque 150 agents de lutte anti-vectorielle de l’ARS, complétés par les effectifs des communes, sont mobilisés quotidiennement pour mener des interventions de démoustication, assurent la préfecture et l’ARS qui recommandent la vaccination, en priorité pour les personnes à risque.
Jusqu’à cette épidémie, aucun cas du virus chikungunya n’avait été signalé à La Réunion depuis 2010. En 2005-2006, une épidémie de chikungunya avait touché 260'000 personnes à La Réunion, soit un tiers de la population. Au total, 225 personnes avaient péri.
Un demi-million de cas en 2024
Transmise principalement par deux espèces de moustiques, Aedes albopictus (moustique tigre) et Aedes aegypti, la fièvre de Chikungunya - ou simplement chikungunya - est une maladie virale, généralement bénigne, qui se traduit par une forte fièvre, des douleurs musculaires et articulaires intenses, et des maux de tête. Mais des complications graves sont possibles, surtout chez les personnes âgées ou les nouveau-nés. Il n’existe pas de traitement spécifique, mais un vaccin est disponible dans l’Union européenne (non autorisé en Suisse). Selon le site HealthyTravel.ch, quelque 500'000 cas ont été recensés dans le monde en 2024. (egr)