Covid-19Près d’un Genevois sur quatre a développé des anticorps
Le nombre de Genevois a avoir développé des anticorps contre le Covid-19 est de 22%. Cela reste insuffisant pour protéger la population.

(KEYSTONE/Martial Trezzini)
KEYSTONEBonne nouvelle sur le front du Covid-19. L’étude de séroprévalence débutée ce printemps sous la houlette des Hôpitaux universitaires genevois (HUG) montre que 22% de la population du canton a développé des anticorps contre le SARS-CoV-2. Ils étaient 6% mi-avril et 11% en juin. Il s’agit donc d’un doublement en l’espace de six mois. Malgré cela, ce taux, un cinquième de la population, reste trop bas pour protéger l’ensemble de la population les semaines et les mois à venir.
Ces données ont été collectées entre le 23 novembre et le 12 décembre auprès de 2072 personnes. Elles montrent que les diverses catégories d’âge de la population n’ont pas été également affectées par le Covid-19. Ainsi, les petits enfants, de zéro à six ans, ainsi que les plus de 65 ans ne présentent respectivement que 15% et 14% de séroprévalence. Ce chiffre est encore plus faible pour les personnes de plus de 75 ans qui affichent un taux de 10%. À contrario, la catégorie des 18-35 ans est la plus touchée: 28% des 18-25 ans et 27% des 25-35 ont été affectés par le coronavirus.
L’immunité vient lentement
Pour le professeur François Chappuis, chef du Département de médecine de premier recours des HUG et professeur au Département de santé et médecine communautaires de la Faculté de médecine de l’UNIGE, «cette étude prouve également que l’acquisition d’une immunité par une population, capable de freiner la propagation d’un virus, prend du temps» Un constat qui «met en évidence l’importance cruciale de la vaccination pour les personnes à risque et le maintien nécessaire des distances sociales pour tous et toutes».
«Même si les enfants développent rarement des formes graves de la maladie, ils s’infectent probablement autant que les adultes»
Entre la première et la deuxième vague, le taux de séroprévalence des enfants en âge scolaire, soit plus de six ans, se situe à 23%. Ils ont donc été atteints dans les mêmes proportions que la globalité de la population. Ce résultat s’explique probablement par le fait que les écoles sont restées ouvertes durant la deuxième vague, précisent les HUG. «Même si les enfants développent rarement des formes graves de la maladie, ils s’infectent probablement autant que les adultes et ils transmettent le virus de la même façon», souligne la Dre Silvia Stringhini, Responsable de l’Unité d’épidémiologie populationnelle, au Service de médecine de premier recours des HUG, et privat docent à la Faculté de médecine de l’UNIGE. Le faible taux de prévalence constaté chez les aînés peut quant à lui se comprendre par le fait que cette catégorie de personnes prend des précautions afin de ne pas se contaminer.