La Suisse a assuré l'essentiel

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Football - Equipe de SuisseLa Suisse a assuré l'essentiel

Eren Derdiyok a montré la voie et la Nati a battu les Îles Féroé, dimanche à Lucerne (2-0). Un pas de plus vers la Russie.

par
Timothée Guillemin
Lucerne
Eren Derdiyok inscrit ici le 1-0, après une passe sublime de Valon Behrami.

Eren Derdiyok inscrit ici le 1-0, après une passe sublime de Valon Behrami.

photo: Keystone/Anthony Anex

Il a fallu attendre quatre minutes exactement, avant que Vladimir Petkovic se lève de son banc de touche. L'équipe de Suisse était en effet bien mal entrée dans son match et le boss a voulu montrer qu'il n'était pas content. A l'extrême limite de sa zone technique, le Mister a crié, un peu, mais surtout replacé son équipe. Il faut dire que le premier tir de ce match, et le premier tir cadré tout court d'ailleurs, a été pour les Îles Féroé, ce qui n'était pas exactement le scénario espéré. Non, la Suisse n'a pas été brillante dans son entame de partie dimanche, dans une swissporarena pourtant enthousiaste. Les 14'800 fans ont chanté, ont donné de la voix, mais ils ont bien dû constater que leur équipe n'était pas dans le coup.

La Nati, en fait, a eu une bonne période, de la 20e minute à la mi-temps. C'est là, au cœur d'une domination magnifique, qu'elle a fait la différence face à une équipe féringienne vraiment étonnante. Les insulaires n'étaient pas venus à Lucerne que pour défendre, mais ils ont montré de belles qualités, notamment en contre-attaque, qui ont contraint la Suisse à rester attentive jusqu'au bout. Clairement, cette équipe est bien meilleure que celle d'Andorre, et il fallait rappeler son bilan avant la partie, quand même: une victoire, un nul et une défaite. Méfiance il devait y avoir et celle-ci était justifiée.

Une intense période de domination avant la pause

Bien sûr, la Suisse a été la meilleure équipe sur le terrain et elle l'a prouvé en marquant le 1-0 à la 27e grâce à une passe géniale de Valon Behrami pour Eren Derdiyok. Parti dans le dos de la défense, l'attaquant de Galatasaray, titularisé à la surprise générale en lieu et place de Haris Seferovic, a magnifique contrôlé la balle et pu tromper le gardien Gunnar Nielsen d'une frappe du gauche pleine de sang-froid. 1-0, un avantage pleinement mérité pour la Suisse, qui venait de toucher la latte par Johan Djourou sur coup de pied arrêté. Les Féringiens ont vraiment passé quelques moments très compliqués au cœur de cette première période et la Suisse aurait pu s'en vouloir de ne pas ouvrir le score avant la pause.

Stephan Lichtsteiner inscrit le 2-0 devant son public

La deuxième période a été plus compliquée pour des Suisses qui se montraient incapables d'accélérer et se méfiaient quand même des éventuels coups de griffe féringiens. Cette équipe est capable d'être dangereuse et la Nati, en fait, n'a jamais vraiment pu se libérer. Jusqu'au 2-0 du Lucernois Stephan Lichtsteiner, à la 83e, d'un coup de tête parfait, à bout portant, sur un centre de Ricardo Rodriguez (auteur d'une belle prestation). Le latéral gauche qui centre pour la tête du latéral droit, voilà la preuve que la Suisse est une équipe offensive et qu'elle n'a jamais cessé de chercher des solutions.

Elle en a été récompensée avec les trois points, qui lui offrent un début de campagne parfait avec quatre victoires en quatre matches (Portugal, Hongrie, Andorre et Féroé). Jamais, dans toute son histoire, l'équipe de Suisse n'avait connu un départ aussi bon. Et c'est forcément de bon augure pour la suite, même si le scénario aurait été encore meilleur avec une victoire riche en buts. Cela aurait été beaucoup demander et on va le dire clairement: l'essentiel a été acquis avec ces trois points.

Ne plus penser au goal-average

Mais désormais, c'est clair: il faut arrêter de penser au goal-average. Face aux équipes comme Andorre ou les Îles Féroé, les Portugais sont beaucoup plus efficaces que les Suisses. Pour trouver des espaces dans les petits périmètres, pour faire des différences individuelles, il vaut mieux compter sur Cristiano Ronaldo que sur Admir Mehmedi, sans rien enlever au talent de ce dernier. Dans un monde du football actuel où les petites équipes savent presque toutes très bien défendre, il faut des joueurs d'exception pour cartonner. La Suisse n'en possède pas, et ce n'est même pas le début d'une critique, c'est une explication au fait que le Portugal peut dynamiter Andorre et les Féroé (6-0 à chaque fois), ce que la Nati ne sait pas faire.

Ainsi, vu que les Portugais seront devant les Suisses au goal-average, il faut espérer un faux-pas de leur part d'ici au dernier match de poule. Et ça, c'est déjà plus crédible, car la Seleçcao, aussi talentueuse qu'elle soit, peut être inconstante, parfois. Dès ce samedi soir face à la Lettonie (coup d'envoi à 20h45)? Cela, pour le coup, ce serait vraiment l'assurance pour la Suisse de passer des fêtes de Noël absolument parfaites.

Suisse - Féroé 2-0 (1-0)

Lucerne, 14'800 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre: Delferière (Bel).

Buts: 27e Derdiyok 1-0. 83e Lichsteiner 2-0.

Suisse: Sommer; Lichtsteiner, Schär, Djourou, Rpderiguez; Behrami, Xhaka; Mehmedi, Dzemaili (80e Steffen), Stocker (69e E. Fernandes); Derdiyok (87e Seferovic).

Féroé: Nielsen; Naes, Gregersen, Nattestad, Hansen; Vatnhamar (81e Olsen), Benjaminsen (89e Faero), Hansson, Sorensen (78e Joensen); Edmundsson, Hendriksson.

Notes: la Suisse sans Shaqiri et Embolo (blessés). 50e sélection pour Xhaka et Mehmedi. 25e Nielsen détourne sur sa transversale une tête de Dzemaili. 26e tir de Djourou sur la transversale. 78e tir de Mehmedi sur le poteau.

Avertissements: 14e Hendriksson. 60e Naes. 73e Rodriguez. 86e Benjaminsen.

Première sélection pour Edimilson Fernandes

Cela peut sembler anecdotique, mais ça ne l'est pas. Dimanche, Vladimir Petkovic a offert sa première entrée en jeu à Edimilson Fernandes. Le milieu de terrain valaisan a remplacé Valentin Stocker au milieu de la deuxième période et, désormais, il ne pourra pas jouer pour une autre équipe nationale que la Suisse. Il avait fait son choix, de toute façon, et tout le monde est persuadé qu'il aurait tenu sa parole, mais c'est désormais gravé dans le marbre: Edimilson Fernandes ne peut plus jouer pour le Portugal, ni pour le Cap-Vert. Et c'est sans doute une bonne nouvelle pour la Suisse dans les années à venir.

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