Covid-19: La Confédération a déjà dilapidé 270 millions de francs pour des vaccins inutilisés

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Covid-19La Suisse croule sous les vaccins mais continue de se faire livrer

Plus de 12 millions de doses de vaccin anti-Covid sont stockées et risquent d’être détruites faute de demande. La même quantité doit arriver en Suisse encore cette année.

Environ 1500 personnes se font vacciner chaque jour en Suisse, alors que des millions de doses sont en stock.

Environ 1500 personnes se font vacciner chaque jour en Suisse, alors que des millions de doses sont en stock.

20min/Marco Zangger

La Confédération a-t-elle eu les yeux plus gros que le ventre en matière de vaccins contre le Covid? La réponse est «oui» si l’on se réfère à un article de l’«Aargauer Zeitung» paru ce mercredi. On y apprend que malgré une demande quasi nulle, environ 1500 piqûres par jour dans tout le pays, et des stocks bien remplis, le pays doit recevoir 11,6 millions de doses supplémentaires en 2023.

Les réserves actuelles se montent à 12,5 millions de doses selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). À ce rythme, la Confédération devrait donc se retrouver avec grosso modo 24 millions de doses sur les bras fin 2023. Les surplus sont normalement donnés à des pays dans le besoin via le programme Covax, mais la demande a aussi chuté au niveau international.

270 millions par la fenêtre

La date de péremption des vaccins est généralement de six mois après la livraison en Suisse. Ce délai dépassé, les doses finissent à la poubelle. Neuf millions d’entre elles ont connu ce sort jusqu’à la fin de l’année dernière. L’OFSP défend la politique du Conseil fédéral affirmant se baser sur «des scénarios réalistes» qui doivent permettre que «des quantités suffisantes des vaccins le plus récents et les plus efficaces soient disponibles en Suisse, à tout moment».

L’«Aargauer Zeitung» a estimé que la Confédération a déjà dilapidé 270 millions de francs pour des vaccins inutilisés. L’OFSP ne détaille toutefois pas ces coûts pour des raisons de «confidentialité».

Intervenir «bien plus tôt»

Le déséquilibre entre offre et demande de vaccins anti-Covid avait déjà été pointé du doigt l’été dernier par le conseiller aux États Peter Hegglin (Le Centre/ZG). Il avait réussi à faire plier le Conseil fédéral qui a dû réduire de moitié l’achat de doses pour 2023. L’élu se dit conscient qu’il est toujours «plus facile de critiquer après coup», mais estime que la réduction, voire l’arrêt des commandes, aurait dû intervenir «bien plus tôt». Il dit aussi espérer que l’Administration fédérale et le monde politique tirera les leçons de cette situation pour éviter le gaspillage.

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(jba)

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