FinancesLa ville de Berne a emprunté près de 1,8 milliard de francs à la Fifa
La capitale avait besoin de liquidités et a utilisé la Fédération internationale de football comme banque. Des élus y voient un problème éthique.

Le bâtiment administratif de la ville à la Bundesgasse 33.
be.chCes cinq dernières années, la Ville de Berne a emprunté 1,8 millard de francs à la Fifa. Sur une période de six ans, environ un milliard pour 21 financements ont été versés par la Fédération internationale de football. Somme à laquelle s’ajoutent des financements externes à court terme pour des établissements appartenant à la Ville et pour des comptes spéciaux pour un montant de 0,8 milliard de francs, a indiqué vendredi la Direction des finances de la Ville de Berne.
La ville a en quelque sorte utilisé la Fifa comme une banque, rapporte «Der Bund». La ville avait besoin d’argent à court terme pour assurer ses liquidités et la Fifa, qui brasse des milliards, était à la recherche d’opportunités de placement.
Mais «n’y a-t-il donc pas de code éthique qui entre en jeu lorsqu’on emprunte de l’argent?» se demande la conseillère municipale Milena Daphinoff (Le Centre). Jeudi, la Direction des finances n’a pas pu répondre aux questions du quotidien alémanique. La question d’éventuelles considérations éthiques est restée sans réponse.
Des questions ouvertes
Mark Pieth, expert en corruption et professeur de droit pénal, s’étonne que la Fifa se présente comme un prêteur pour une collectivité publique. Pour lui, la question est de savoir si, passé un certain seuil, la fédération de football devrait être soumise à la loi sur les banques. La ville de Berne n’est apparemment pas seule: des communes zurichoises ont également reçu des prêts il y a un an et demi.
Selon Tobias Lux, porte-parole de la FINMA, l’Autorité de surveillance des banques, la Fifa ne dispose pas d’une autorisation bancaire. Ce qui est déterminant pour les opérations bancaires, c’est l’acceptation de dépôts d’argent. L’octroi de crédits est également possible sans autorisation. Mais quiconque accorde des crédits ou des prêts «à grande échelle» doit être soumis à la loi sur le blanchiment d’argent, sauf si les prêts ont été accordés sans intérêts ni frais.
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