Valais - La Ville de Monthey va perdre l’un de ses joyaux industriels

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ValaisLa Ville de Monthey va perdre l’un de ses joyaux industriels

Un fleuron du patrimoine économique de Monthey va disparaître. Fabricant de cristaux de synthèse pour l’industrie, Djeva Production SA va cesser ses activités. Douze emplois à la trappe.

Un changement de propriétaire en 2020 n’aura pas permis d’éviter la future cessation d’activité de Djeva Production SA.

Un changement de propriétaire en 2020 n’aura pas permis d’éviter la future cessation d’activité de Djeva Production SA.

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Le rachat en 2020 de Djeva Production SA par l’industriel russe Ildus Minnikhanov, ne va pas éviter la disparition d’une entreprise qui a fait la fierté de Monthey à l’international durant plus d’un siècle. Créée en 1914, la société était devenue, au fil des ans, l’un des plus importants fabricants européens de pierres précieuses et de cristaux de synthèse.

Ce matin, le syndicat Unia a annoncé la volonté du conseil d’administration de mettre fin aux rapports de travail de douze de ses quinze derniers collaborateurs. Trois autres avaient déjà été remerciés ce printemps et deux avaient choisi de s’en aller. La procédure de licenciement s’achèvera vendredi. Mercredi, la Commission du personnel et Unia feront des propositions pour obtenir un plan social.

«Diverses solutions ont été étudiées mais aucune ne permet de régler les problèmes actuels.»

Ildus Minnikhanov, propriétaire de Djeva Production SA

«Si l’on excepte quinze jours en mars où l’on a produit à 100% de nos capacités, nous vivions sur nos réserves depuis octobre-novembre 2020», raconte un employé, pas vraiment surpris de l’annonce du jour. «Nous étions déjà en RHT depuis novembre 2019.»

«C’est un crève-cœur. La Ville perd un fleuron de son industrie, bien qu’on le savait sur le déclin», avoue, pour sa part, le président de la cité chablaisienne, Stéphane Coppey.

Une lente descente aux enfers

Dans un courrier adressé à ses salariés, leur patron dit «avoir cherché à pérenniser l’entreprise. Diverses solutions ont été étudiées mais aucune ne permet de régler les problèmes actuels.» L’engagement d’une commerciale n’aura pas permis de remplir suffisamment les carnets de commandes.

«C’est un crève-cœur. La Ville perd un fleuron de son industrie, bien qu’on le savait sur le déclin.»

Stéphane Coppey, président de Monthey

À la fin des années 90, la firme compte 120 salariés. La concurrence russe et chinoise entraîne une lente érosion des marges bénéficiaires. La crise des subprimes a débouché sur 17 mois de chômage technique en 2008 et 2009. Une situation à nouveau d’actualité en 2013 et 2014 alors qu’il ne subsiste déjà plus que 68 emplois. À cette époque, une fusion avec le principal concurrent français de Djeva (Dalloz) est sérieusement évoquée, avant de capoter.

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