Incompréhension des agents face aux tags qui menacent la police

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LausanneDes tags menacent la police: les agents dans l'incompréhension

Il n'est pas rare que la police soit prise pour cible lors de manifestations. Mais les agents estiment que les mesures ne sont pas à la hauteur des actes commis.

Ces tags ont été inscrits le long de la rue Centrale, à Lausanne, le samedi 22 mars.

Ces tags ont été inscrits le long de la rue Centrale, à Lausanne, le samedi 22 mars.

20min/Gabriel Nista

«Un flic, une balle»: ces mots ont été tagués sur la façade de l'Hôtel de police il y a dix jours, lors du «Carnaval populaire et déter», à Lausanne. plus loin, le long de la rue Centrale, une inscription rouge vif a visé un agent: «Mouloud, on s'est (sic) ou t'habites». Si ces déprédations laissent «indifférent.e.s» les organisateurs de la manifestation antifasciste, que nous avons contactés, ce n'est de loin pas le cas des policiers face aux dérapages de militants.

L'incompréhension domine

La parole de ces agents est rare, mais leurs préoccupations sont pourtant bien réelles. «De manière générale, pourquoi n'exige-t-on pas des manifestants qu'ils soient respectueux, ou du moins pacifiques? Et pourquoi autoriser la tenue d'un événement dont on sait qu'il présente un risque de débordements? lance Cyril Portmann, président de l'Association des fonctionnaires de police de Lausanne. Actuellement, les réponses apportées à ces questions provoquent l'incompréhension des agents.»

«Derrière chaque policier, il y a un être humain»

«Dans un contexte de plus en plus violent, voire polarisé, on demande toujours plus de retenue aux policiers. Mais ça ne va pas dans les deux sens», regrette l'homme à la tête du syndicat. Il ne saurait toutefois pas chiffrer les cas de violence. «Aujourd'hui, pour revendiquer quelque chose, il faut faire parler et être spectaculaire. Mais n'oublions pas que derrière chaque policier il y a un être humain. Ce dernier sauve des vies, et ça devrait forcer le respect.»

Cyril Portmann rappelle que de tels actes ne sont pas tolérés et que des enquêtes sont menées. «Mais comme ce n'est pas étalé dans les médias, ça peut donner l'impression d'une certaine impunité et véhiculer un mauvais message», ajoute-t-il.

«Nous y sommes habitués»

«Ce type d’actes n’est malheureusement pas exceptionnel dans ce genre de contexte, et nous y sommes habitués en tant qu’institution», répond Michel Gandillon, communicant de la police lausannoise. Mais il reconnaît que «personne ne devrait avoir à subir de telles attaques dans le cadre de son activité professionnelle». Selon la jurisprudence, le corps de police, en tant que corporation, ne peut déposer de plainte pénale. Mais, «les policiers qui se sentiraient personnellement visés peuvent entreprendre les démarches à titre individuel, avec notre plein soutien», complète-t-il.

«L’extrême gauche, une fois de plus»

La Ville est sur le point de porter plainte pour les dommages à la propriété subis sur l’Hôtel de police. En parallèle, va-t-elle prendre des mesures pour lutter contre les dérapages lors de manifestations, comme celle-ci? «Je constate, une fois de plus, que l’extrême gauche injurie haineusement la police et dégrade des biens publics. Je soutiens les policières et policiers et leur suis reconnaissant pour leur travail», se contente de déclarer le municipal chargé de la sécurité, Pierre-Antoine Hildbrand.

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