LausanneFreinage strident du M2: «Pas de solution miracle à court terme»
Des riverains se plaignent toujours des nuisances sonores liées au freinage du métro dans certains secteurs. Les TL cherchent des solutions mais ne promettent rien.

En vieillissant, le métro M2 génère de plus en plus de bruit.
20min/Vanessa Lam«En tant que riverain, je peux vous assurer que l'intensité des sifflements stridents dus au freinage du M2 n'a jamais diminué.» Ce Lausannois n'en peut plus. Lorsque le métro fait halte à Grancy, près de chez lui, les nuisances sonores lui sont insupportables. La nuit, elles l'empêchent de dormir. «Notre sommeil est sacrifié», déplore celui qui habite dans un appartement plongeant sur les voies. Et il n'est pas le seul dans ce cas.
L'an dernier, une riveraine qui vit dans le quartier depuis plus de trente ans s'en plaignait déjà: «Je suis obligée d’attendre une heure du matin pour pouvoir m’endormir et le vacarme reprend aux alentours de 5h30.» Et le problème ne date pas d'hier dans ce secteur où la ligne est à ciel ouvert. «J'avoue que c'est insupportable!», admet une femme qui a vécu des années à Grancy. Nombreux sont ceux qui regrettent que rien ne bouge.
Des opérations sont en cours
À l'automne 2023, les Transports publics lausannois (TL) avaient pourtant remplacé les petites pièces permettant d'absorber les vibrations lors des freinages, puis entrepris de changer des roues en fer usées. Un an et demi plus tard, «ces opérations sont toujours en cours. Ces interventions sont lourdes», déclare Martial Messeiller, porte-parole. Il évoque «une immobilisation de chaque rame» et «un matériel peu courant en stock, les roues étant prévues pour de très nombreuses années».
Les TL n'ont «pas de solution miracle à court terme». Mais ils cherchent toutefois comment amortir le frottement au moment du freinage. Ils espèrent aussi que, ces prochaines années, la révision des 18 rames, conjointe à la modernisation des automatismes, permettra d’atténuer le bruit. Mais Martial Messeiller est clair: «L'exploitation du métro ne sera jamais silencieuse.»
Mesurer le bruit
Face aux quelques plaintes, l'entreprise a mandaté, en automne dernier, un bureau spécialisé pour mesurer le bruit dans les immeubles riverains des secteurs à ciel ouvert (Grancy, Bessières et Sallaz). «De nombreuses personnes ont accepté de participer à ces prises de mesures. Elles sont assez longues et contraignantes, car elles doivent se faire selon des protocoles très stricts. Les données sont en cours de traitement», conclut Martial Messeiller.
D'autres riverains s'en accommodent
Au fil des années, d'autres ont choisi de s'en accommoder. «J'ai toujours entendu les grincements du métro. Ça fait partie de la vie du quartier», partage un homme qui habite sous gare depuis plus de quarante ans. À en croire un autre, c'était encore pire avant. «J'ai connu la Ficelle, l'ancien métro à crémaillère. Je peux affirmer qu'elle était plus bruyante», raconte un quinquagénaire qui est presque né dans le quartier.