Lausanne: Un toxicomane se pique sous les yeux d’un enfant

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LausanneUn toxicomane se pique sous les yeux d’un enfant: «Inacceptable»

Choquant, le cliché d’un drogué se shootant devant un bambin illustre pourtant une scène de la vie quotidienne des environs de la Riponne.

Un toxicomane s’injecte sa dose tandis qu’un bambin passe en trottinette.

Un toxicomane s’injecte sa dose tandis qu’un bambin passe en trottinette.

20 minutes/lecteur-reporter

«Rue des deux marchés. Toxicomane en pleine action. Ce que je vois tous les jours, mais devant l’enfant, c’est trop.» Image à l’appui, un lecteur lausannois s’indigne du spectacle auquel il dit assister quotidiennement aux abords de la Riponne. Contacté, le quinquagénaire développe: «Les drogués ne se gênent plus de se shooter devant tout le monde. Le pire, c’est qu’ils le font devant les gamins du jardin d’enfants de la Grenette. J’en ai parlé à la police où on m’a confirmé que ce genre de signalement leur était de plus en plus fréquemment communiqué.»

Un éducateur social de l’espace récréatif de la Grenette confirme l’existence de la problématique: «Ce n’est pas quelque chose qui est récurrent, mais ça existe effectivement. Lorsque ça arrive, on interpelle les personnes concernées et on leur dit que ce n’est pas acceptable. Généralement, elles s’excusent et s’en vont plus loin. Parfois les réactions sont empreintes de colère, car les toxicomanes en ont marre d’être jetés de partout. Mais je n’ai jamais été envoyé balader», assure notre interlocuteur.

«Nos remontrances sont parfois mal accueillies»

La Fondation ABS œuvre directement parmi les gens dépendants, à même la rue. Son directeur Matthieu Rouèche connaît bien la population mise en cause. «Via le dispositif de prestations que nous leur proposons, nous sommes en contact avec ces gens. Lorsque l’on se trouve confronté au type de situation que vous évoquez, on explique qu’il est intolérable de se shooter sous les yeux des gens. Sur le moment, nos remontrances sont parfois mal accueillies, mais de manière générale, les personnes en question comprennent très bien que la rue est à tout le monde et qu’on ne peut pas y faire n’importe quoi.»

Celui qui estime que la population des consommateurs a augmenté depuis la période Covid rappelle que la Ville de Lausanne a mis au point de nouvelles mesures visant à réduire les risques (voir encadré). Parmi celles-ci, la constitution d’une équipe de travailleurs sociaux qui battent le pavé à la rencontre des toxicomanes et des riverains, depuis le début du mois. Cette mesure a pour objectif de réduire les nuisances et, surtout, les risques sanitaires encourus par les personnes dépendantes.

Les trois mesures prises par la Ville

  • Ouverture d’un espace de consommation sécurisé à la Riponne, dès cet automne.

  • Une équipe sociale de rue a vu le jour le 1er août. Ses missions: être à l’écoute des riverains, tisser des liens avec les personnes toxicodépendantes et travailler en étroite collaboration avec la police municipale.

  • Renforcement des petits jobs proposés par le programme Macadam de la Fondation Mère Sofia et de l’action de l’association SYSTMD dont les pairs-aidants nettoient l’espace public avec les personnes toxicodépendantes.

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