Nomination à La PosteLe cas Christian Levrat fait encore des remous à Berne
La nomination du Fribourgeois à la tête de la Poste sans appel à candidature publique continue à agiter les esprits sous la Coupole fédérale.

Christian Levrat va prendre les rênes de La Poste suisse dès décembre prochain.
20minLa presse dominicale continue de décortiquer la nomination de Christian Levrat à la tête de La Poste. Selon une source de la NZZ am Sonntag, «les discussions avec les conseillers fédéraux UDC, Ueli Maurer et Guy Parmelin ont été le facteur décisif pour l'accession de Christian Levrat à la présidence de la Poste». Le socialiste aurait obtenu leur soutien «en tant que président et pour son plan, qui impliquerait des investissements substantiels dans le service public.»
Selon le journal dominical, les conditions requises pour la présidence stipuleraient une vaste expérience et une activité réussie à des postes de direction dans des entreprises de grande taille, si possible actives au niveau international. Or, «Christian Levrat ne répond pas à cette exigence. Il n'est pas un entrepreneur, mais il peut former des alliances pour une entreprise.»
Manque d’appel public
Le SonntagsBlick rapporte que, si deux douzaines de personnes avaient été prises en considération pour le poste, seul Christian Levrat a été entendu. Il n'est «pas habituel, pour le poste de président du conseil d'administration d'une entreprise ayant des liens étroits avec le gouvernement fédéral, de ne pas faire d’appel à candidature publique», selon une porte-parole du Département de l'environnement, des transports et de la communication (DETEC).
La procédure suscite aussi des critiques au Parlement. «Inacceptable» pour le leader des Verts libéraux, le conseiller national Jürg Grossen (BE), qui exige aussi un appel à candidature publique détaillée pour ce type de poste à l'avenir.
Le problème des «amis du parti»
La Verte Aline Trede (BE), cheffe du groupe parlementaire, estime la nomination à de tels postes influents par des amis de parti problématique. «L'indépendance n'est pas garantie. Cette nomination prouverait l'hypothèse que celui qui, en tant que parlementaire, a une bonne connexion avec les conseillers fédéraux a plus de chances d'être nommé un jour.»
«La question est de savoir à quel point les parlementaires restent encore critiques vis-à-vis du Conseil fédéral s'ils lorgnent constamment d’un œil sur un tel poste», s’interroge aussi le conseiller national PLR Andri Silberschmidt (ZH).