Partager au lieu de posséder: Le covoiturage en est encore à ses balbutiements

Grèce, il y a quelques années. Lors d’un trajet en voiture reliant un petit village à la grande ville voisine, nous apercevons un vieil homme qui marche sur le bord de la route. «Où vas-tu?», demandons-nous. «À Leonidas», répond-il. «Monte!», lui dit-on. Il se joint alors à nous.

Faire du stop demeure généralement encore courant dans les régions du sud. En Suisse, cette pratique autrefois répandue est en revanche désormais le fait d’idéalistes, de courageux ou de désespérés. Attendre au bord de la route, monter dans la voiture d’un(e) inconnu(e) – ou laisser monter des étrangers – est de plus en plus perçu comme peu sûr, voire dangereux.

Les avantages du partage sont pourtant évidents: le trafic pourrait être réduit de manière drastique et les émissions de CO₂ diminueraient de plusieurs tonnes. Des voies de circulation rapide réservées au covoiturage, qui pourraient donc uniquement être utilisées par des véhicules suffisamment occupés, devraient d’ailleurs bientôt voir le jour.

De plus, cette pratique permet de discuter avec les autres passagers et éventuellement de faire la connaissance de personnes intéressantes. En outre, le covoiturage a l’avantage de permettre de partager les frais, ce qui rend le voyage moins coûteux.

Toutes ces raisons plaident en faveur du covoiturage. Aujourd’hui, le pouce ne se lève toutefois plus au bord de la route, mais sur Internet. En Suisse, l’offre des plateformes de covoiturage est toutefois limitée.

Seules deux plateformes – Blablacar.com et Hitchhike.ch – permettent de trouver des passagers (lire ci-dessous) ou des occasions de covoiturage. Certes, d’autres prestataires internationaux, comme Carpoolworld.com, sont actifs en Suisse, mais l’offre est soit inexistante, soit très limitée. De plus, Carpoolworld est bourré de publicités, ce qui donne envie de prendre le train après seulement quelques clics.

Les différents fournisseurs ont également une approche de la sécurité qui leur est propre. Si Blablacars.com propose, par exemple, un système de notation pour permettre son évaluation et un soutien en cas de problèmes, les autres plateformes ne disposent que d’un «Matching-Tool» et conseillent, dans le meilleur des cas, de vérifier avec qui on partage le trajet.

Bref, le covoiturage ne s’est pas encore vraiment imposé en Suisse. Cela résulte probablement du réseau de transports publics, à la fois vaste et fiable, mais aussi du fait que l’on reste sceptique face au partage dans notre pays.

Partager ne signifie pas nécessairement covoiturer. Le car sharing, tel que le proposent Mobility, Ubeeqo, WeeShare ou EM2, est plus populaire en Suisse. Vous trouverez ci-dessous les principaux prestataires de covoiturage et de car sharing.

Retour en Grèce. Lorsque nous sommes arrivés à destination, le vieil homme a insisté pour nous remercier de notre aide en nous offrant un repas dans une taverne. Preuve que le partage profite généralement aux deux parties.