Le King est mort dans la misère
GENEVE. A 59 ans, George King est mort dans la solitude et l'anonymat, alors qu'il aurait pu avoir une vie de star.
Il a été retrouvé dans son studio de Plainpalais il y a deux semaines. «Cela faisait plusieurs jours qu'il était mort», indique Jean-Philippe Brandt, du service de presse de la police. La porte était fermée de l'intérieur. Les policiers en ont conclu à une mort naturelle. George Mwanangele, George King de son nom de scène, était un artiste de rue comme il aimait le dire. Arrivé à Genève de son Congo natal dans les années 1970, il était connu dans tous les cabarets genevois avec son groupe Kingstar. «Son père était policier au Congo. C'était un gars honnête, ne supportant pas l'injustice», se souvient Guy, un ami. Jusqu'à ce jour de 2002 où il entend en boucle sur les ondes «sa chanson»: «Plantation». Une ode au cannabis interprétée par le groupe Kana. George King actionne alors la justice pour plagiat. Le chanteur du groupe, Philippe Ripoll, est directement visé. Ancien étudiant des Beaux-Arts à Genève, Ripoll affirme qu'il a composé le titre fin 1999. Interviewé par L'Illustré en 2003, le chanteur français évoque le hasard quant à la ressemblance troublante entre les morceaux. George King remporte une première manche judiciaire devant le Tribunal de Grande Instance de Paris en 2003. De l'argent, il n'en touchera jamais, le groupe Kana ayant fait appel. Une dernière audience a eu lieu il y a deux mois, à Paris, mais la partie adverse ne s'est pas déplacée.
Valérie Duby
