Démarcher Magic System à 23 ans? «Être jeunes nous donne le culot»

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Le Mont-sur-Lausanne (VD)Démarcher Magic System à 23 ans? «Être jeunes nous donne le culot»

Partis d'une buvette communale, une bande de jeunes potes organise des événements de plus en plus gros. Jusqu'à faire venir Magic System pour son festival, le Mount'ain Open Air.

À 23 et 25 ans, Jérémy et Emma ont pourtant déjà l'attitude des pros.
Le Collectif 52 a déjà plusieurs éditions du festival à son actif, mais dans une version plus modeste.
Il dispose aussi d'un ancien bus retapé en bar mobile.
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À 23 et 25 ans, Jérémy et Emma ont pourtant déjà l'attitude des pros.

20min/François Mellilo

«Certains de nos amis pensent encore qu'on organise juste des grosses soirées, mais là ça commence à devenir un vrai métier. On doit parfois leur expliquer pourquoi on ne peut plus trop leur offrir leurs bières», rigole Emma. À 25 ans, elle est responsable marketing du Collectif 52, une bande de jeunes du Mont-sur-Lausanne (VD) qui s'affaire actuellement pour mettre sur pied un festival qu'aucun d'entre eux n'aurait imaginé au lancement de l'aventure il y a trois ans.

Du 27 et 29 juin 2024, le Mont'ain Open Air recevra en effet le groupe ivoirien Magic System, l'artiste électro NTO ou encore les rappeurs Caballero & JeanJass. De grosses pointures, sachant que les membres du collectif n'ont tous que la vingtaine. «C'est clair qu'il a fallu les convaincre, rigole le programmateur, Jérémy, 23 ans. Mais ils ne m'ont jamais vu, si ça se trouve ils pensent que j'ai 45 ans! Et c'est sûrement parce qu'on est jeunes qu'on ose y aller au culot.»

C'est aussi par leur expérience, forte de plusieurs buvettes, un bus-bar itinérant et déjà plusieurs éditions du festival, qu'ils ont pu obtenir la confiance des artistes. L'équipe a fait ses preuves à tel point que ses soirées rétro baptisées «MCM top» s'arrachent entre les clubs lausannois. «Mais c'est le D! qui nous a fait confiance en premier, nous lui restons fidèles», sourit le duo.

Et la paisible commune du Mont, sera-t-elle ravie de résonner au rythme endiablé du groupe ivoirien sur «C chô, ça brûle»? La syndique, grande fan de Magic System, se réjouit en tout cas beaucoup, et ne cache pas sa fierté pour ces jeunes qu'elle a vu grandir au propre et au figuré. «Mais c'est vrai qu'il faut gérer l'équilibre entre l'animation d'une petite ville et du calme que beaucoup d'habitants viennent chercher au Mont, nuance Laurence Muller Achtari. Pour les voisins, même les boules Quiès ne suffisent pas. Mais bien cadré, une fois par an, sur un week-end au début de l'été, ça nous semble acceptable. »

Vibiscum, l'exemple à ne pas suivre

Les jeunes du Mont ont-ils la folie des grandeurs? «Quand on a vu ce qui arrivait au Festival Vibiscum, on a pris des notes, admet Emma. On ne veut pas qu'il nous arrive la même chose. C'est pour ça qu'on a commencé petit, on compte sur des bénévoles, et nous, pour l'instant, on se défraie à peine.»

Gratuit à l'origine, puis à prix libre, le Mont'ain est désormais payant. «Il faut bien, avec les cachets de cette année, explique Jérémy. C'est clair qu'on prend un risque, mais on a suffisamment d'activités pour faire entrer des fonds par plusieurs biais. Bien sûr, on s'est plantés des fois, mais c'est comme ça qu'on apprend. Et ça nous pousse à nous donner à fond. Nos parents nous comprennent et nous soutiennent même si aucun d'entre eux n'a mis des sous dans le collectif.»

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