Evasion fiscale: le père de Haaland déménage en Suisse

Il n’y a pas que la beauté des paysages helvétiques qui attire les Norvégiens à Andermatt, au pied du Gothard. Après l’agent immobilier Kjartan Aas, qui a avoué économiser 2700 francs d’impôts par jour, c’est au tour d’Alfie Haaland d’emménager dans le célèbre village du canton d’Uri.

En 2021, le père du buteur de Manchester City avait, selon «The Norway Post», une fortune imposable de 36 millions de couronnes norvégiennes (un peu moins de 3 millions) et un revenu estimé à six millions de couronnes (environ 492’000 francs). Ce qui lui a valu de payer 2,2 millions NOK d’impôts, soit plus de 180’000 francs.

Haaland senior tire ses bénéfices des participations aux contrats et aux transferts de son fils de 23 ans. En 2016, le cyborg avait été transféré du petit club norvégien Bryne FK au Molde FK. En 2019, Erling Haaland a rejoint le Red Bull Salzbourg, en Autriche. L’année suivante, alors qu’il était âgé de 20 ans, l’attaquant avait crevé l’écran avec le maillot du Borussia Dortmund de Lucien Favre. Avant de rejoindre Manchester City l’été dernier, qui est en course pour réaliser le triplé. Après avoir dominé la Premier League, la troupe de Guardiola dispute la finale de la FA Cup samedi contre ManU, puis celle de la Champions League contre l’Inter le 10 juin.

Selon le magazine économique «Forbes», la pépite norvégienne, avec un revenu estimé à 36 millions de francs, est le 32e sportif le mieux payé du monde. En début d’année, Nike avait cassé sa tirelire pour conserver la jeune star comme effigie, avec un contrat à la hauteur vertigineuse de 22,7 millions d’euros annuels (un tout petit peu moins en francs) pour une durée de 10 ans.

L’été dernier, la famille Haaland aurait engagé l’ancien footballeur professionnel Egil Ostenstad comme directeur financier pour gérer les investissements et contrats de partenariat d’Erling, rapporte «Dagbladet». Trois sociétés d’investissement, nommées «Pillage», auraient ainsi été créées au Luxembourg, Alfie Haaland et Ostenstad siégeant au conseil d'administration.

Ce phénomène n’est ni nouveau, ni marginal. Selon «Blick», 36 Norvégiens fortunés se sont installés en Suisse l’année dernière pour échapper à l’immense charge fiscale de leur pays d’origine. Dans le journal économique «Finansavisen», l’expert économique Geir Peter Hole explique qu’ils ne se cachent pas dans nos montagnes pour gagner plus, mais car «ils essaient simplement de conserver l’argent qu’ils possèdent». S’il n’y a pas une grande différence entre les deux pays au niveau de certains taux d’imposition, celui pour l’imposition de la fortune et des revenus latents du capital (bénéfices et dividendes) est plus avantageux en Suisse.